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Les réseaux de chaleur français deux fois plus verts en 2019 qu’il y a dix ans

Source SNCU, AMORCE, SDES – Enquête 2020 sur les réseaux de chaleur et de froid

À la veille de la seizième édition des Rencontres nationales des réseaux de chaleur et de froid, AMORCE, le SNCU et l’ADEME ont fait un état des lieux de la filière et sont revenus sur les principaux enjeux et défis à relever dans un contexte de crise économique et sanitaire, mais aussi de refonte de certains éléments structurants du cadre réglementaire. Dix ans après la création du Fonds Chaleur de l’ADEME, la photographie dressée par l’enquête annuelle du SNCU et d’AMORCE sur l’année 2019 démontre le rôle central joué par les réseaux de chaleur et de froid dans la mise en œuvre de la transition énergétique et leur participation active à la dynamique des territoires. Toutefois, les prochains textes réglementaires (RE2020, décret tertiaire, réforme du DPE) seront déterminants pour l’accélération du développement des réseaux de chaleur et de froid comme cela est prévu dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et la loi de transition énergétique.

2009 – 2019 : une filière métamorphosée avec deux fois plus d’énergies renouvelables et de récupération

L’édition 2020 (données 2019) de l’enquête révèle que la part de chaleur verte, à travers les énergies renouvelables et de récupération (EnR&R), a doublé dans le mix énergétique des réseaux de chaleur, passant de 31 % en 2009 à 59,4 % en 2019 grâce au verdissement des réseaux existants et à la création de nouveaux réseaux vertueux.

Cet important verdissement des livraisons de chaleur et de froid a eu pour effet d’améliorer considérablement l’empreinte carbone des réseaux avec une diminution de 44 % pendant cette période. Aujourd’hui, le contenu moyen en CO2 des réseaux s’élève seulement à 0,107 kg /kWh.

Résultats – Enquête 2020 SNCU, AMORCE, SDES sur les réseaux de chaleur et de froid

Un réel soutien du Fonds Chaleur de l’ADEME

Cette évolution s’explique notamment grâce au soutien du Fonds Chaleur de l’ADEME, qui, en 11 ans, a investi près de 900 M€ pour soutenir la création, le verdissement et l’extension de plus de 1000 réseaux de chaleur et de froid. Cet outil, devenu incontournable pour accélérer le lancement de projets décarbonés, a ainsi rendu possible la production de plus de 31 TWh d’EnR&R.

Les réseaux de chaleur vertueux maintiennent leur compétitivité

Le prix de vente moyen de la chaleur distribuée par réseau s’établit à 74,6 €HT/MWh en 2019 et reste donc stable par rapport à l’année 2018 (+1,2%). Grâce à la TVA à taux réduit, les réseaux vertueux sont compétitifs par rapport aux réseaux qui ne sont pas encore alimentés à plus de 50 % par des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R).

En considérant le coût de chauffage global annuel d’un logement moyen (facture énergétique + coût de maintenance + amortissement des investissements), les réseaux de chaleur restent compétitifs par rapport aux solutions de chauffage électrique et au gaz en 2019. Chauffer un logement moyen alimenté par un réseau de chaleur avec un taux d’EnR&R supérieur à 50 % coûte 1 238 € par an. En comparaison, le coût annuel global de chauffage pour logement similaire alimenté en gaz collectif est de 1 443 € et celui d’un logement alimenté par une pompe à chaleur individuelle s’établit à 2 028 €.

2020-2030 : l’atteinte des objectifs reste soumise aux conditions économiques et réglementaires

Malgré les très bons résultats affichés par la filière en 2019, le rythme actuel de développement des réseaux de chaleur est deux fois inférieur à celui qui serait nécessaire pour atteindre l’objectif fixé pour 2030, à savoir la multiplication par cinq des quantités de chaleur livrée depuis 2012. Cela revient à tripler les livraisons de chaleur renouvelable dans les dix prochaines années.

Toute la filière s’est mobilisée en 2019 dans le cadre du groupe de travail ministériel et porte aujourd’hui un certain nombre de mesures visant à poursuivre le déploiement des réseaux vertueux dans les territoires. C’est notamment le sens de l’action co-pilotée par AMORCE, le Cerema et l’ADEME auprès des villes de plus de 10 000 habitants ne bénéficiant pas encore des avantages d’un réseau de chaleur, qui donne déjà des premiers résultats.

Réseaux de froid urbains : atteindre 3 TWh à horizon 2028

La décennie 2020 sera celle du nécessaire développement des réseaux de froid. Selon les objectifs fixés par la PPE 2028, leur livraison de froid doit atteindre 3 TWh au terme des 8 prochaines années. En effet, alors que les épisodes de canicule vont devenir fréquents dans un contexte de vieillissement de la population, les collectivités urbaines vont devoir proposer des solutions efficaces et durables dans un espace limité et extrêmement contraint en milieu urbain afin de parer les phénomènes d’îlots de chaleur. Il ne s’agit plus d’un sujet de confort pour les occupants mais d’un enjeu sanitaire pour les populations.

Les chiffres clés 2019 vs 2009

Réseaux de chaleur 2009 – 2019
798 réseaux enquêtés dont 418 en 2009 >> + 90 %
5 964 km de longueur desservie dont 3 321 km en 2009 >> + 80 %
25,6 TWh de chaleur livrée dont 23,4 TWh en 2009 >> + 10 %
40 993 bâtiments raccordés dont 24 061 en 2009 >> + 70 %
2,37 millions d’équivalents logements raccordés dont 2,04 M en 2009 >> + 22 %
59,4 % d’EnR&R dans le mix énergétique dont 31% en 2009 >> + 91 %
0,107 kg /kWh de contenu en CO2 dont 0,190 en 2009 >> – 44 %
Prix de vente moyen de la chaleur renouvelable et de récupération livrée par les réseaux : 74,6 €HT/MWh dont 60,2 €HT/MGh en 2009 >> + 24 %
Réseaux de froid 2009 – 2019
24 réseaux dont 14 en 2009 >> + 71 %
0,96 TWh de froid livré dont 0,93 TWh en 2009 >> + 3 %
239 km de longueur desservie dont 131 km en 2009 >> + 82 %
1 339 bâtiments raccordés dont 870 en 2009 >> + 53 %

Pour en savoir plus : 

Télécharger les résultats de l’enquête 2020 – Réseaux de chaleur et de froid en France

www.fedene.fr | www.amorce.asso.fr | www.observatoire-des-reseaux.fr

Frédéric Douard