France Biométhane déplore le coup de frein du gouvernement français sur la méthanisation
Le plan de relance présenté par le premier ministre français début septembre 2020 consacre une part importante de son enveloppe budgétaire à la transition écologique soit 30 milliards sur les 100 prévus. Cependant, pour le groupe de réflexion France Biométhane, il ne prévoit aucune mesure de soutien direct au développement de la filière Biométhane pourtant maillon central des objectifs climatiques de la France en matière de transition énergétique.
Seuls cent millions d’euros sont dédiés au soutien des investissements des collectivités en équipements pour la valorisation des biodéchets. Et en parallèle de ce « plan de relance », le gouvernement français prévoit de mettre en œuvre une baisse immédiate de 10 % du tarif de rachat du biométhane injecté ainsi qu’une forte dégressivité de ce soutien dans la durée alors que nous n’en sommes qu’au démarrage de la filière !
Selon France Biométhane, s’il est indispensable que la méthanisation améliore sa compétitivité, la valorisation de plus de dix millions de tonnes de biodéchets par an passera nécessairement par un soutien de l’Etat à la méthanisation territoriale. Les capacités de
traitement sont insuffisantes et doivent être considérablement renforcées pour répondre au
besoin de valorisation.
France Biométhane appelle donc le gouvernement français à :
- Revoir son projet de tarif de rachat afin de le mettre en cohérence avec les perspectives de baisse de coût de production du biométhane,
- Augmenter les capacités locales de traitement des biodéchets en méthanisation à proximité des lieux de production en multipliant par cinq le nombre d’unités installées,
- Veiller à garantir un cadre réglementaire permettant la valorisation des biodéchets en changeant notamment le statut juridique de l’engrais issu de ce procédé (digestat),
- Favoriser l’usage du biométhane carburant produit par la valorisation de biodéchets.
Alors que les gouvernements de la France soutiennent sans faille depuis cinquante ans aux frais du contribuable les filières gaz, pétrole et nucléaire, il est consternant de constater, que malgré ses engagements récents en faveur du climat, il condamne à la récession cette filière renouvelable, locale, vertueuse, fortement prometteuse et qui en moins de cinq ans a prouvé sa pertinence et son sérieux ! Avec une telle attitude, le gouvernement français démontre encore une fois qu’il a bel et bien décidé de ne pas respecter ses engagements européens, ni ses engagements internationaux pris dans le cadre de l’Accord de Paris.
Frédéric Douard