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Lacq, un pôle d’activités biomasse multi-filières

Lacq, Pyrénées-Atlantiques à 25 km de Pau a été rendue célèbre par la découverte de pétrole en 1949 et, surtout, de gaz en 1951.

AB Bioenergy Lacq, photo Abengoa

Le gisement était exploité par Elf et a culminé à 20 milliards de m3 de gaz par an et 600 000 t de soufre en 1975. Il a bouleversé la géographie de la distribution du gaz naturel en France sachant qu’aujourd’hui il s’est beaucoup réduit (2 milliards de m3 en 2004) et devrait être abandonné d’ici à 2013.

C’est sur ce site devenu Total en 2000, qu’est attendu une centrale biomasse de cogénération. Cette dernière utiliserait de la canne de maïs, de la paille de blé et du bois pour alimenter en électricité et en chaleur les entreprises situées sur la plateforme industrielle. Un site qui est jusqu’à présent alimenté par deux chaudières à gaz du groupe Total. Biolacq énergies, filiale GDF-Suez, sera chargé d’exploiter cet équipement qui a fait l’objet d’un appel d’offres CRE.

Lacq depuis 2006, c’est aussi de l’éthanol (Photo). En effet chaque année 4,8 millions de tonnes de maïs sont produites en Aquitaine et en Midi-Pyrénées. La plupart des grains récoltés sont destinés à l’alimentation animale mais 500 000t prennent aujourd’hui la direction de l’usine de Lacq lancée avec le soutien de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) en 2006, ainsi que par d’importants groupes coopératifs (Euralis, Maïsadour, Lurberri…). Elle est exploitée depuis deux ans par la société AB Bioenergy France, filiale du groupe espagnol Abengoa, deuxième producteur mondial d’éthanol. Les 75 salariés qu’elle emploie sur un bassin industriel en pleine reconversion, l’amènent à produire chaque année 160 000 tonnes d’éthanol à partir de maïs, et 40 000 tonnes à partir d’alcool vinique.Le débouché s’avère particulièrement intéressant pour 1 500 agriculteurs de la région.

Le projet de recherche PREBIOM : biocarburants lignocellulosiques et torréfaction des biomasses ligneuses. Compte tenu de l’importance de ses surfaces cultivées et de son parc forestier d’une part, et de son ancrage important dans les métiers de la chimie d’autre part, la région Aquitaine possède d’importants atouts dans le domaine du renouvellement du bouquet énergétique national. Dans ce contexte, cet un important programme de recherche a permis à plusieurs acteurs locaux de se regrouper afin d’étudier les potentialités de la mise en place d’une filière de prétraitement de biomasse. Cette filière permettra de transformer des résidus de l’exploitation forestière ou agricole en un produit intermédiaire solide, plus dense énergétiquement, à même d’être utilisé directement comme combustible ou comme produit de base d’une unité de synthèse de carburants (bio-carburants de 2nde génération). Les deux grands objectifs de ce programme sont d’ordre socio-économique et technique :

  1. Le premier volet concerne l’étude de la faisabilité économique, sociétale et environnementale de filières de densification de biomasses à l’échelle régionale. Cette partie du programme de recherche est étudiée conjointement par le Centre Technologique APESA et des acteurs du monde de la ressource primaire : Oceol, Arvalis Institut du végétal et la Coopérative Agricole et Forestière Sud Atlantique (CAFSA).
  2. La deuxième partie du programme concerne le volet technique. Son étude est assurée conjointement par le Laboratoire de Thermique, Energétique et Procédés de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, l’IFP, et les sociétés COFELY et Aquitaine Electronique. Il s’agit tout d’abord d’un pilote de laboratoire, inauguré le 22 janvier 2009, d’une capacité de traitement de 3kg/h dédié à l’étude de la torréfaction de ressources ligno-cellulosiques (biomasses) cibles, définies par l’ensemble des partenaires du projet. De façon très schématique, la torréfaction est une opération de séchage poussé à 250°C qui permet d’accroître la broyabilité de la biomasse afin de la rendre plus dense. Cet outil étant construit, il sera alors possible d’étudier l’influence des paramètres opératoires du procédé afin d’en optimiser le fonctionnement et d’obtenir les données de base qui permettront la définition d’un cahier des charges d’un pilote semi industriel capable de traiter plus de 300kg/h de biomasse.

Ces connaissances acquises sur l’outil de recherche permettront alors aux différents partenaires du projet de rédiger un premier cahier des charges technique incluant une estimation du coût d’investissement, requis pour la conception du pilote semi industriel dont la taille permettra de représenter le fonctionnement des futures unités implantées en région.
Cette étude s’effectue dans le cadre du pôle AVENIA et elle est menée grâce au soutien financier des collectivités locales et notamment du Conseil Régional d’Aquitaine et de la Communauté de Communes de Lacq.

Sources : Sud Ouest le 14 octobre 2010, Le trésor des régions, Université de Pau