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28 millions de litres d’éthanol par an à produire au Sénégal

Selon une étude brésilienne, 28 millions de litres d’éthanol pourraient être produits annuellement au Sénégal.

Louis Seck, ministre délégué aux énergies renouvelables

Le Sénégal s’est résolument engagé dans la promotion des énergies renouvelables pour pallier son déficit énergétique. L’annonce a été faite, hier, par le ministre des Energies renouvelables, Louis Seck. l’étude réalisée par des experts brésiliens prévoit une production totale de 28 millions de litres d’éthanol par an au Sénégal, dans le cadre de la promotion des biocarburants. Grâce aux biocarburants, a déclaré, hier à Dakar, Louis Seck, ministre des Energies renouvelables, que dans trois ans, le Sénégal ne sera plus dépendant des produits pétroliers pour assurer sa fourniture énergétique. M. Seck s’exprimait au siège du ministère des Affaires étrangères, au cours d’une cérémonie de présentation des résultats et de remise du rapport final de l’étude de faisabilité du projet de production de biocarburants au Sénégal.

Réalisée par la Fondation Getulio Vargas du Brésil, l’étude a évalué la capacité de production par la caractérisation des zones édapho-climatiques de tout le pays par rapport aux différentes spéculations bioénergétiques (jatropha, ricin, tournesol, canne à sucre, arachide, eucalyptus…). « Ce projet de production de biocarburants, qui vise à relever, en outre, le défi de la sécurité alimentaire et environnementale, revêt donc, pour le Sénégal, une grande importance, en ce sens que sa réalisation concrète pourrait permettre à notre pays d’atteindre l’indépendance énergétique, tant recherchée par le président de la République, Me Abdoulaye Wade », a expliqué l’ambassadeur secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Ibou Ndiaye. Le ministre a indiqué qu’au regard des enjeux liés à la sécurité énergétique, la création d’emplois, la lutte contre les changements climatiques à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la valorisation des ressources naturelles, l’Etat du Sénégal s’engage à promouvoir les biocarburants pour palier son déficit énergétique. A ce propos, il a rappelé qu’après avoir choisi de développer la culture du pourghère ou « jatropha curcas » pour en extraire de l’huile qui pourra être convertie en biodiésel, l’Etat a mis sur pied un programme national de production d’huile à partir de cette espèce, baptisé Programme national biocarburant. Ibou Ndiaye a rappelé que le Sénégal a été le premier pays africain à bénéficier de la coopération trilatérale dans le cadre du Mémorandum d’accord entre le Brésil et les Etats-Unis pour promouvoir la coopération sur les biocarburants.

Le modèle brésilien

Le sous-secrétaire général de l’Energie et de la Haute technologie du ministre brésilien des relations extérieures, André Amado a souligné que les biocarburants sont une bénédiction car, au cours des trois dernières décennies, les biocarburants ont été le moteur du développement socio-économique et un facteur de sécurité énergétique chez lui. « Depuis plus de 30 ans, le Brésil soutient le programme de l’éthanol avec des investissements dans la recherche, la création de centres d’excellence pour le développement de technologies agricoles et des politiques publiques qui prévoient des mandats de consommation », a dit André Amado. Les voitures flex-fuel sont un excellent exemple de la diffusion des innovations dans toute la chaîne de production de l’éthanol, a-t-il ajouté.

« Actuellement, a-t-il affirmé, plus de 90 % des véhicules légers qui sont fabriqués au Brésil sont prêts à fonctionner avec n’importe quelle combinaison d’éthanol et d’essence. Ce qui fait qu’aujourd’hui, au Brésil, l’essence est le carburant alternatif pour les voitures ». Mieux, le Brésil utilise la bagasse de canne à sucre pour la production d’électricité. Le potentiel de cogénération de la bioélectricité à partir du sucre de canne atteint 3,5 GW et dépassera 13 GW d’ici 2020, soit l’équivalent de la centrale hydroélectrique d’Itaipu, la deuxième plus grande du monde. Plusieurs institutions financières et bancaires comme la Bad, la Banque Mondiale, l’Uemoa ont pris part à cette rencontre dans l’objectif d’accompagner le gouvernement sénégalais dans sa politique de promotion des biocarburants.

Maké DANGNOKH, www.lesoleil.sn le 8 octobre 2010