Lien de bannissement

Salon de l’auto de Paris : le nucléaire vole la vedette aux biocarburants

Une phrase de Jean-Louis Borloo qui a fait choc ce 1 octobre 2010 à l’occasion de l’ouverture du salon de l’automobile à Paris : “La voiture décarbonée – qu’elle soit électrique, hybride ou hybride rechargeable – est le beau bébé du Grenelle de l’environnement”.

Citroën C4 BioFlex, photo Citroën

Les pouvoirs publics français, devant les inconvénients affichés par les biocarburants depuis deux ans, et aussi face à une stagnation des consommations électriques en France, auraient-ils franchi le pas de troquer leur politique de carburants renouvelables par celle de la motricité nucléaire ? Démarche curieusement durable de choisir comme combustible de masse, l’énergie la plus noble, la plus rare et la plus couteuse à produire ! Quel est l’avis des producteurs d’éthanol ?

Témoignage de la filière éthanol, propos recueillis et publié par Julien Bouillé le 5 octobre 2010 dans l’UNION sous le titre « L’amertume du bioéthanol »

L’énergie électrique n’a pas le monopole de l’alternative au tout pétrole. Depuis le début de ce millénaire, agriculteurs et industriels ont énormément investi, y compris en Champagne-Ardenne et en Picardie, pour faire émerger un carburant d’origine renouvelable. Il s’agit du bioéthanol, un carburant vert, fait à partir de betterave, de blé ou de canne à sucre.
Mais ce biocarburant ou agrocarburant n’a pas eu le développement qu’on lui promettait il y a quelques années notamment au travers de l’E85, composé aux trois-quarts de bioéthanol. Depuis 2007, le nombre de pompes en France plafonne à 300. Il devait y en avoir 1 000 en… 2008. Et les fameuses voitures « flexfuel », adaptation des voitures thermiques à essence, ont quasiment disparu des salons. Est-ce un flop ? Non, répond Nicolas Rialland, du service économique de la confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). « Il y a quinze mille unités aujourd’hui en circulation en France et fin août il s’était vendu autant de véhicules flexfuel que sur toute l’année 2009, soit près de quatre mille unités ». Certes, mais cela reste modeste. Et constructeurs et distributeurs de carburant se renvoient la balle lorsqu’il s’agit de désigner celui qui doit soutenir le développement de la filière. A quoi bon ouvrir des pompes s’il n’y a pas de voitures ? A quoi bon produire des voitures s’il n’y a pas de pompes ?

La ristourne fiscale passée de 33 centimes à 18 centimes

Les acteurs du biocarburant accusent les pouvoirs publics de ne pas avoir tenu leurs promesses et notamment celles émanant la charte pour le développement de la filière superéthanol dont les travaux avaient été présidés en 2006 par Alain Prost. « L’État n’a pas respecté ses engagements d’acheter 20 % de véhicules flexfuel », cite par exemple Nicolas Rialland. Pire encore, les véhicules flexfuel se sont vus affublés jusqu’à 2008 d’un malus écologique et ne bénéficient toujours pas de bonus.De quoi faire tousser les betteraviers et les céréaliers qui voient les milliers d’euros offerts aux acheteurs de voitures fonctionnant au GPL ou à l’électricité. Ils n’oublient pas de souligner que l’on n’a pas toujours la garantie que lorsqu’une personne recharge sa voiture à l’électricité cette dernière ne provient pas d’une centrale thermique. Certes, l’électricité est largement nucléaire en France… sauf quand il faut l’acheter sur le marché européen aux heures de pointe.

Le débat est aussi fiscal… Lire la suite sur le site de l’Union Champagne Ardenne Picardie