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DRAX, premier fournisseur de bioélectricité en Grande-Bretagne

Drax, producteur britannique d’électricité, a programmé la réalisation de 3 centrales de production d’électricité à partir de biomasse. Pour cela il a signé un accord de partenariat avec le manufacturier Siemens pour la réalisation de 3 unités de 290 MWé chacune, et pour un montant total de 2 milliards de Livres.

L’objectif affiché de DRAX est de réduire la part fossile des émissions de ses  centrales pour se démarquer de ses concurrents (British Energy, Scottish & Southern et Scottish Power) sur la question environnementale. L’entreprise espère également augmenter sa part de marché, actuellement de 7% et ainsi parvenir à fournir près de 10% de l’électricité britannique. En effet, avec cette nouvelle capacité, ajoutée aux 500MWé de l’actuelle chaudière de co-combustion de la centrale de Selby dans le Yorkshire et installée en 2008, DRAX disposera d’une capacité de 1370 MWé en co-combustion ou biomasse, faisant de l’entreprise le premier producteur d’électricité renouvelable de Grande Bretagne.

Le 23 octobre 2009, DRAX annonçait les noms des deux premiers sites retenus : le Port de Immingham dans le nord est du comté de Lincoln et l’actuel site de Selby où est déjà installée la grosse centrale DRAX POWER (4000 MW au charbon), dans le comté de York, deux sites où le producteur pourra incorporer facilement des biomasses nationales et importées.

La centrale Drax de Selby

Là où le paysage se gâte un peu, c’est quant au choix du modèle technologique. En effet, cette nouvelle production est toujours basée sur le modèle de production pure d’électricité. Alors certes, cette voie est effectivement en matière d’économie d’investissement et de rapidité de conversion la méthode la plus facile pour réduire la part de CO2 fossile de la production et elle va d’ailleurs à court terme effectivement remplacer des millions de tonnes de charbon par des millions de tonnes renouvelables. DRAX annonce ce-concernant à terme une consommation de 1,5 à 2 millions de tonnes de biomasse pour la centrale de co-combustion et 1,3 million de tonnes pour chacune des nouvelles centrales à biomasse pure, portant à terme sa consommation totale de biomasse à plus de 5 millions de tonnes par an.

Ce que la communication ne dit pas, ce sont les rendements médiocres de ces types de solutions imaginées à une époque où l’homme croyait que les ressources naturelles étaient inépuisables. En production d’électricité pure, même si les chaudières peuvent développer des rendements de combustion exceptionnels, ce ne sont en fait guère plus de 30% de l’énergie primaire qui sont transformés en électricité, tout le reste, les 70%, étant perdus, évacués par les cheminées ou les tours de refroidissement. Et en cela, ce modèle est obsolète et ne tardera pas à rencontrer son crépuscule lors que les ressources annuellement disponibles ne seront plus assez importantes pour être gaspillées ainsi, que ce soit l’accroissement forestier ou les surfaces agricoles non utilisées pour l’alimentation. Tout au contraire, le principe de cogénération privilégie de plus petites unités, dispersées là où se trouvent les besoins de chaleur permettant d’optimiser les matières premières et de rendre le système tout simplement durable.

Frédéric DOUARD, 1 octobre 2010