On reparle de bois torréfié à la centrale de Springfield
La centrale électrique de la rivière James à Springfield dans le Missouri avait fonctionné il y a quelques années avec du bois torréfié. Le bois torréfié, aussi connu sous le nom de biochar, est obtenu par torréfaction de bois déchiqueté, c’est à dire de bois à qui on a fait subir une carbonisation douce.
De nombreuses personnes pensent que brûler du bois torréfié et mieux que de brûler du charbon, responsable de plus d’un tiers des émissions mondiales de CO2. Des entreprises américaines sont en train d’explorer à nouveau la question.
Nouveaux essais
Earth Care Products, une entreprise basée dans le Kansas, produit du bois torréfié et d’autres combustibles biomasse. A Springfield, cette société est en train d’examiner si le fournisseur d’électricité de la ville pourrait mélanger 10% de biochar au charbon dans de bonne conditions.
« Nous avons beaucoup de bois durs. Nous avons beaucoup de bois qui ont besoin d’être entretenus, » déclare Steve Myers, directeur de la centrale de la rivière James.
Quels risques environnementaux ?
Tandis que beaucoup d’écologistes voient des avantages à utiliser le bois au lieu du charbon, ils émettent également des réserves quant à l’origine de ce bois.
» Dès lors que vous coupez des arbres en quantités significatives, vous devez envisager les éventuels impacts écologiques qui pourraient être engendrés dans cette forêt, » ajoute Terrence Bensel, un scientifique de l’environnement à l’université d’Allegheny à Meadville en Pennsylvanie.
Mais Chris Hopkins, un chercheur à l’université de l’Etat de Caroline du Nord, et qui produit du bois torréfié à échelle expérimentale, déclare que les grandes chaufferies à charbon ne seront pas disposées à adopter ce principe sans en vérifier les résultats à partir de tests en grandeur réelle.
Les questions qui subsistent
« Ce résultats sont effectivement inconnus aujourd’hui » réponds Hopkins. « Et on sait pas quels obstacles on pourra rencontrer à cette échelle. »
Les agents de la centrale de Springfield continuent donc à analyser les données des essais, et déclarent qu’ils aimeraient brûler de plus grandes quantités de bois torréfié pour alimenter la centrale, ainsi que d’autres biomasses comme le switchgrass.
Et en faisant cela, il pensent qu’ils prendront un peu d’avance sur les centaines d’autres centrales fonctionnant au charbon aux Etats-Unis, dans le sevrage de cette énergie.
Source : Jennifer Moore pour NPR le 10 septembre 2009