Actualisation 2009 de la disponibilité de la biomasse en France
Face au constat d’une récolte annuelle de bois qui stagne, et pour répondre aux engagements politiques récents en faveur des énergies renouvelables et de la lutte contre l’effet de serre, il est stratégique de savoir quelle peut être la contribution potentielle de la forêt française et quelles sont les conditions d’une mobilisation supplémentaire de bois.
L’évaluation des volumes de bois mobilisables à partir des données de l’Inventaire Forestier National (IFN) « nouvelle méthode » conduite par le CEMAGREF, à la demande du MAAP, vise à estimer, à l’échelle nationale, les quantités de biomasse ligneuse disponible à court et moyen terme pour le secteur de l’industrie du bois comme pour celui de l’énergie. Ce travail fait suite à une première estimation de la biomasse disponible réalisée par le Cemagref en 2006-2007 (Ginisty et al. 2007, Vallet et al. 2007), dont elle constitue une mise à jour, en utilisant les données d’inventaire les plus récentes produites par l’IFN.
En suite à l’étude « biomasse supplémentaire disponible pour des usages énergétiques et industriels » menée en 2007, le Cemagref de Nogent sur Vernisson a actualisé son évaluation des volumes de bois mobilisable à l’horizon 2020, en utilisant les données de l’IFN « nouvelle méthode ».
Reprenant dans un premier temps les hypothèses et scénarios sylvicoles de référence utilisés dans l’étude de 2007, nous avons évalué les volumes en bois d’oeuvre (BO), bois d’industrie et bois énergie (BIBE) disponibles sur la période 2006-2020. La méthode utilisée permet de quantifier ces disponibilités par type d’usage potentiel (BO, BIBE), par région, et par essence (feuillus-résineux) ou par propriétaire (forêt privée, forêt publique). Nous avons distingué des volumes pérennes (la part d’accroissement annuel récoltable) et des volumes conjoncturels. Ces volumes conjoncturels sont calculés comme un rattrapage du surstock de bois accumulé depuis ces 40 dernières années dans nos futaies et peuplements issus du traitement en taillis et taillis sous futaie.
Résultats avec les mêmes hypothèses de l’étude de 2007
Les volumes théoriquement disponibles après réfaction pour difficulté d’exploitation ou de
sensibilité des sols à l’exportation minérale sont ainsi évalués :
- en bois d’œuvre, à 34,4 millions de m3/an
- en bois d’industrie-bois énergie à 60,2 millions de m3/an
- les menus bois (extrémités des branches et des futs, de diamètre inférieur à 7 cm de diamètre) à 8,1 millions de m3/an.
Les volumes disponibles supplémentaires sont obtenus en retranchant les consommations actuelles évaluées à partir des données du SCESS (enquête EAB « exploitation forestière et scierie » année moyenne 2006) et, pour le bois de feu, des données INSEE/CEREN sur la consommation de bois de feu des ménages. Les volumes disponibles supplémentaires sont ainsi évalués :
- en bois d’oeuvre à 14,0 millions de m3/an
- en bois d’industrie-bois-énergie à 28,3 millions de m3/an
- les menus bois à 8,1 millions de m3/an.
Résultats avec des hypothèses nouvelles, de récolte plus rapide des surstocks
A la demande du ministère, nous avons modifié l’hypothèse sur la durée d’exploitation des volumes conjoncturels (i.e. on exploite le surstock des futaies surannées en 15 ans et non en 30 ans) ; les disponibilités brutes (et supplémentaires) augmentent alors de près de 6,7 millions de m3/an pour le BO, de 5,1 millions de m3/an pour le BIBE et de 0,6 millions de m3/an pour les Menus Bois. Cette hypothèse permet de grossir les disponibilités sur la période 2006-2020 mais diminuera d’autant les disponibilités post 2020.
Les volumes disponibles supplémentaires sont alors évalués :
- en bois d’oeuvre à 20,7 millions de m3/an
- en bois d’industrie-bois énergie à 33,3 millions de m3/an
- les menus bois à 8,8 millions de m3/an.
Aussi bien en BO qu’en BIBE, la disponibilité est bien plus grande pour les feuillus que pour les résineux : respectivement 13,0 et 7,8 Mm3 en BO, 22,5 et 10,8 Mm3 en BIBE, 6,8 et 2,0 Mm3 en Menus Bois.
Origine : Direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires – DGPAAT – Cemagref / IFN / DGPAAT- Christion GINISTY ; Hélène CHEVALIER ; Patrick VALLET ; Antoine COLIN (IFN) – novembre 2009
Source : Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche – MAAP – le 17 mars 2010