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Le bois, pièce maitresse de la future réglementation environnementale 2020

Alors que la future réglementation environnementale 2020 pour la France poursuit son processus d’élaboration pour une application effective à l’été 2021, l’interprofession France Bois Forêt et les principaux acteurs de la filière du bois-énergie rappellent qu’en qualité de matériau de construction durable et de combustible renouvelable, le bois réunit les conditions utiles pour faire de la réglementation environnementale 2020 un texte particulièrement efficace dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les acteurs du secteur plaident également pour une politique pérenne de soutien à l’offre associée au soutien à la demande pour renforcer l’outil industriel national.

La future réglementation environnementale 2020 ambitionne de diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs en prenant en compte les émissions des bâtiments sur leur cycle de vie dès la construction. Autrement dit, le calcul des émissions de CO2 reposera à la fois sur les émissions produites par le système constructif ET sur les émissions liées aux principaux usages (en particulier le chauffage et l’eau chaude sanitaire).

Quels avantages à l’utilisation du bois matériau et du bois-énergie ?

Du point de vue environnemental, le bois est le matériau de construction qui consomme le moins d’énergie grise. Il est, de plus, jusqu’à douze fois plus isolant que le béton et permet ainsi de réduire les consommations énergétiques liées au chauffage l’hiver et d’améliorer substantiellement le confort d’été. Ce dernier point constitue, d’ailleurs, un des objectifs que le Gouvernement a assigné au futur texte. Enfin, le bois matériau constitue un stock de carbone sur le long terme qui possède, en fin de vie, diverses voies de valorisation.

Concernant le bois-énergie, son caractère renouvelable lui confère un avantage carbone essentiel. Souple, économique et local, il contribue au respect des objectifs climatiques et à la réduction du déficit de la balance commerciale énergie fortement grevée par les importations d’énergies fossiles.

Avec 378 000 emplois équivalent temps plein, la filière bois génère 25 milliards d’euros de valeur ajoutée. Elle représente, par ailleurs, 12,4 % des emplois industriels nationaux. De son côté, la filière du bois-énergie regroupe plus de 50 000 emplois équivalent temps plein.

Vers une réglementation environnementale ambitieuse ?

Dans leur communiqué de presse du 14 janvier 2020, les ministres en charge de la règlementation environnementale 2020 ont rappelé leur volonté de dynamiser le recours aux matériaux biosourcés pour les systèmes constructifs et d’encourager la consommation d’énergies décarbonées, notamment la chaleur renouvelable.

Les acteurs industriels de la filière bois saluent cette volonté de recourir plus massivement à une ressource dont le bilan économique, social et environnemental lui confère une place de premier ordre.

Mais, pour accélérer cette dynamique, la profession attire l’attention du Gouvernement sur plusieurs points :

  • Il est essentiel que le contenu carbone des différents matériaux de construction soit scientifiquement objectivé afin d’éviter toute déclaration fantaisiste et que le stockage carbone soit bien pris en compte dans le cadre de la RE2020 ;
  • Un ratio de chaleur renouvelable contraignant et ambitieux doit être mis en place afin de permettre le déploiement des solutions bois énergie à hauteur de nos engagements (38% de chaleur renouvelable en 2030).

Quelles propositions pour massifier l’offre nationale ?

A côté du soutien stratégique à la demande que constitue la mise en oeuvre d’une réglementation environnementale 2020 ambitieuse en termes d’obligations de moyens, la politique de soutien à l’offre reste absolument nécessaire.

Avec 95 % du bois-énergie provenant des forêts françaises et 63 % du bois construction, promus comme « Bois de France », l’indépendance nationale est importante. Néanmoins, il est possible d’aller au-delà dans la mesure où le potentiel est loin d’être totalement exploité. C’est pourquoi, dans le cadre du Pacte productif et de son verdissement, il paraît essentiel de porter des mesures de compétitivité pour l’industrie du bois en :

  • Allégeant la fiscalité de production aujourd’hui trois fois plus élevée en France que la moyenne européenne et huit fois supérieure à celle pratiquée en Allemagne ;
  • Soutenant les investissements productifs tels que le séchage via le Fonds chaleur de l’ADEME ou en réintroduisant une enveloppe budgétaire fléchée vers des installations de cogénération biomasse bien ciblée ;
  • Réintroduisant un dispositif de suramortissement pour moderniser l’outil productif ;
  • Accompagnant les mesures et dispositifs de replantation pour disposer d’un capital de long terme et d’un puits de carbone encore plus efficace ;
  • Promouvant la marque bois de France auprès des donneurs d’ordre publics et privés.

Après un épisode sanitaire sans précédent qui a souligné la dépendance du pays à des biens importés, il est indispensable de garantir un haut niveau de sécurité d’approvisionnement sur les volets stratégiques des matériaux de construction et des combustibles. Le bois de France est le garant de cette autonomie vitale et constitue un levier de la relance économique.

Michel DRUILHE, Président de France Bois Forêt, a déclaré : « Avec la filière forêt bois, nous disposons d’une ressource nationale dont les usages matériaux et énergie sont particulièrement complémentaires. La réglementation environnementale 2020 et une politique de soutien à l’offre associée peuvent permettre d’accroître le recours à une ressource durable, décarbonée et locale. Si nous réalisons cette ambition, nous disposerons d’un gisement très important, à portée de main, de création de valeur et d’emplois pour notre pays. Nous sommes à même de créer près de 100 000 emplois d’ici 2030 dans les territoires. »

Frédéric Douard