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Le WWF demande une sortie écologique de la crise sanitaire et économique

Prévoyons dès aujourd’hui une sortie de crise durable, résiliente aux risques climatiques et écologiques, photo Frédéric Douard

La France est plongée depuis plusieurs semaines dans une urgence absolue pour faire face à la crise sanitaire liée au COVID-19. Le WWF France est de tout cœur avec les Français touchés et salue le courage et l’exemplarité de ceux et celles qui se battent sur le front pour sauver des vies et maintenir les services de première nécessité. Dans le même temps, les premiers impacts de cette crise historique commencent déjà à être mesurés sur l’économie, l’emploi et la société et imposent de réfléchir sans attendre à la sortie de crise.

Des décisions structurantes pour l’avenir des Français sont en cours de négociation, avec des échanges au niveau français et européen. Dans ce contexte, le WWF France présente des propositions concrètes et immédiatement activables pour permettre une sortie de crise durable, résiliente aux risques climatiques et écologiques, et qui protège les citoyens des effets de la triple crise sanitaire-écologique-socioéconomique.

Perte et dégradation d’espaces naturels, trafic d’espèces sauvages, dérèglements climatiques… Les pressions que nous exerçons sur la nature à travers nos modes de consommation et de production non soutenables sont en grande partie à l’origine de la crise sanitaire. La pandémie de COVID-19 pourrait être un nouveau signal de l’urgence à changer nos modèles de société et prendre les mesures qui s’imposent.

Dès aujourd’hui, le WWF France appelle donc le gouvernement français à instaurer un “filet de sécurité” qui garantisse à tous les Français une sécurité sanitaire, écologique, sociale et économique.

Sur le volet environnemental, les mesures de ce “filet de sécurité” devront permettre d’assurer notre résilience et notre autonomie face aux crises à venir et s’articuler autour des piliers suivants :

  • Conditionner et moduler les aides publiques aux grandes entreprises et aux banques en fonction de leur engagement à investir et contribuer à la transition écologique ;
  • Accompagner la transformation de secteurs clés comme l’agriculture (pour réduire nos importations de protéines végétales comme le soja pour l’alimentation animale et lutter contre la déforestation importée), les transports (pour réorienter la production et les ventes du secteur automobile vers des véhicules électriques et réduire notre dépendance au pétrole) ou l’énergie (pour renforcer les filières françaises d’énergies renouvelables et diversifier et relocaliser les chaînes d’approvisionnement) ;
  • Soutenir les territoires qui sont au cœur de la gestion de crise en leur laissant plus de flexibilité sur leurs dépenses de fonctionnement pour se relever à travers des actions tournées vers la relocalisation, l’adaptation au changement climatique, l’économie circulaire, les transports et les énergies renouvelables.

“La crise sanitaire que nous traversons est sans précédent. Et comme d’autres pandémies, elle semble être le résultat de désordres environnementaux que nous avons nous-mêmes provoqués. La question qu’il faut se poser aujourd’hui est bien celle de notre rapport à la nature. Parce qu’il n’y a pas d’homme en bonne santé sur une planète malade, que ce soit à cause du réchauffement, de la pollution ou de l’effondrement de la biodiversité. Les décisions à venir pour sortir de cette crise historique devront tirer les leçons du présent et du passé, en construisant une relance qui soit tournée vers la transition écologique. Pour une société et un pays plus résilients.” Isabelle Autissier, présidente du WWF France