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Le retour au sol des cendres de biomasse, un accord gagnant-gagnant

Dossier paru dans le Bioénergie International n°58 de décembre 2018

Cendres foyères de la chaufferie de Tramayes, photo Frédéric Douard

Dans la nature, la biomasse se décompose lentement. Cette réaction se déroule en présence d’oxygène et aboutit, sous l’effet d’actions mécaniques, thermiques et biologiques, à une substance riche en matière organique et en nutriments pour la plante. C’est le cycle biogéochimique de la matière.

La combustion de la biomasse dans une chaudière est également une oxydation, mais elle se produit dans une enceinte fermée par voie thermochimique et de façon quasi intégrale. Dans le bilan d’une installation, la matière organique de la biomasse représente le contenu en énergie et les minéraux forment les cendres récupérées dans le foyer et dans les systèmes de traitement des fumées.

De tout temps, les sous-produits de la combustion du bois ont été valorisés dans les jardins, sur les massifs de fleurs, au pied des arbres ou dans les champs. La principale raison : leur richesse en chaux et en potasse, et dans une moindre mesure, en phosphore et en magnésie.

Faudrait-il, parce que la production est devenue massive avec le développement de la filière bois-énergie dans l’Hexagone, modifier fondamentalement cette pratique séculaire ?

En France, d’un point de vue réglementaire, les cendres émanant d’une chaufferie biomasse d’une puissance supérieure à 1 MW constituent un déchet. Leur retour au sol est désormais encadré par les arrêtés du 3 août 2018 relatifs aux installations de combustion (rubriques ICPE 2910, 3110 et 2931). La valorisation agronomique est toujours envisageable, mais elle nécessite la mise en place, sauf cas particulier, d’un plan d’épandage.

Les enjeux économiques ne peuvent être négligés, mais ils ne doivent pas effacer les risques environnementaux émanant d’une utilisation en agriculture des cendres des chaufferies bois.

Sans prétendre à l’exhaustivité, le présent article a pour ambition d’apporter un éclairage nouveau à cette question plus complexe qu’il n’y paraît. Il s’appuie sur les travaux conduits par CEDEN depuis plus de 15 ans, et plus récemment par l’association RECORD.

Sommaire du dossier du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

  1. Les cendres de biomasse en France : source de la production et volumes !
  2. Le retour au sol des cendres de biomasse est-il justifié ?
  3. L’organisation du plan d’épandage de cendres de biomasse
  4. Les enjeux agricoles et environnementaux de l’épandage des cendres de biomasse
  5. Améliorer les conditions de gestion des cendres de biomasse

Un dossier très détaillé rédigé par Dominique Plumail et Dominique Boulday du bureau d’études CEDEN & Jean-Jacques Ribot de Biocombustibles SAS