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Avec Biomax, le chauffage urbain de Grenoble atteindra plus de 75% d’énergies vertes

La future centrale bois de Grenoble-Alpes Métropole, 40 MWth, image Leroux et Lotz, constructeur de la chaudière

Le réseau de chauffage urbain de Grenoble-Alpes Métropole est passé en près de 60 ans de 0 % à plus de 70 % d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R), tout en multipliant par 30 la chaleur distribuée à ses clients. Plus ambitieux que les objectifs nationaux, le réseau de chaleur est plus performant que la moyenne nationale avec 71 % d’énergies renouvelables et de récupération contre 56 % au plan national et ambitionne les 100 % en 2033. Des résultats déterminants pour conserver un temps d’avance et contribuer à faire de Grenoble-Alpes Métropole une capitale verte européenne exemplaire. Ce verdissement a permis de réduire ses émissions de CO2 de près de 60 % depuis 1990 alors que l’objectif européen fixe une réduction de 20 % à l’horizon 2020.

Cette performance est la résultante d’une conjonction de plusieurs facteurs : des outils de production optimisés sur l’ensemble des sites ; un recours limité aux énergies fossiles ; l’intégration d’une nouvelle source d’énergie grâce au raccordement à la plateforme chimique de Pont-de-Claix pour valoriser une partie de leur production énergétique ; l’augmentation de la part du bois-énergie au détriment des énergies fossiles.

Le réseau de chaleur qui brûlait du charbon et du fioul lourd à ses débuts est désormais passé au vert. Ce réseau, le deuxième de France, est géré depuis 1960 par la Compagnie de Chauffage qui accompagne Grenoble-Alpes Métropole dans la transition énergétique du territoire dans le cadre de Délégations de Service Public.

Le bois, deuxième combustible le plus utilisé dans le bouquet énergétique avec un tonnage record pour cette saison

Première énergie renouvelable du réseau, le bois-énergie contribue de manière significative à la transition énergétique dans laquelle est engagé notre territoire. La Compagnie de Chauffage développe et structure sa filière d’approvisionnement bois, en partenariat avec les acteurs de la filière, conscients depuis longtemps des multiples enjeux de la forêt. Tous sont mobilisés chaque jour pour la protéger et l’aider à croître dans ce nouveau contexte.

Depuis 1994, la centrale de la Poterne à Grenoble, 72 MW, est équipée pour consommer du bois-énergie, photo Frédéric Douard

Aujourd’hui, la biomasse permet non seulement de dépasser 50% d’ENR&R dans le bilan énergétique du réseau de chauffage urbain, ce qui autorise un taux de TVA réduit pour les usagers, mais présente aussi l’avantage d’être locale. Le bois utilisé en tant que combustible pour le réseau de chaleur est approvisionné dans un rayon de 100 km autour de Grenoble. La Compagnie de Chauffage limite donc les trajets en s’approvisionnant au niveau local.

100 000 tonnes de bois ont permis cette saison de chauffer l’équivalent de près de 30 000 foyers sur le territoire de la Métropole et d’économiser environ 117 000 tonnes de C02 par rapport au charbon, combustible originel du chauffage urbain ou encore 70 000 tonnes de CO2 par rapport au Gaz Naturel. Ces émissions évitées correspondent à l’équivalent des émissions annuelles de CO2 de près de 40 000 voitures, effectuant 15 000 km/an avec un taux d’émission de 120 g/km.

Une nouvelle centrale biomasse nommée BIOMAX, implantée sur la Presqu’île Scientifique, sera mise en service en mars 2020 et viendra renforcer le réseau de chauffage urbain de la Métropole. Au total, près de 150 000 tonnes de bois seront alors valorisées en chaleur chaque année, soit plus de 30 % de l’énergie produite par la Compagnie de Chauffage, ce qui permettra de dépasser les 75 % d’ENR&R. Le tonnage de bois a plus que quintuplé en 15 ans passant de 19 100 tonnes en 2004 à ce nouveau record de 100 000 tonnes sur la saison de chauffe 2018-2019.

60 millions d’euros d’emprunts mobilisés auprès de la BEI, du Crédit Lyonnais et de la Banque Postale pour accompagner le développement de ce réseau écologiquement vertueux.

La chaufferie de la Villeneuve à Grenoble, 63 MW, fonctionne en grand partie au bois depuis 1994, photo Frédéric Douard

Les contrats de prêts ont été signés avec ces établissements financiers. Ces emprunts permettent de couvrir les investissements nécessaires au développement du chauffage urbain pour les cinq premières années de la délégation de service public consentie à la Compagnie de Chauffage.  Les travaux prévus concernent l’extension et la modernisation du réseau de distribution ainsi que des améliorations de la capacité de production afin d’accroître l’efficacité énergétique, le développement de l’utilisation de ressources renouvelables et la réduction des émissions de CO2 sur le territoire.

Cette stratégie de développement du réseau, basée sur les énergies dites « propres », permet aujourd’hui d’atteindre plus de 70 % d’énergies renouvelables et récupérables (déchets urbains, biomasse, etc.) pour s’élever à 85 % en 2022, avec pour objectif 100 %  en 2033.

Frédéric Douard