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La production de bioénergie pourrait tripler d’ici 2050 en Europe

Editorial du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

La centrale de Falun en Suède avec des deux chaufferies et le ballon d’accumulation d’eau de son réseau de chaleur, photo Frédéric Douard

Une étude publiée en novembre 2018 par le Dr. André P.C. Faaij de l’Université de Groningue aux Pays-Bas, compilant toutes les études réalisées jusqu’ici dans l’UE, montre que la quantité de biomasse disponible en Europe pour la bioénergie pourrait être multipliée par trois dans des limites environnementales durables et à un coût raisonnable.

L’accord de Paris s’est fixé l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en dessous de + 2 ° C. Les énergies renouvelables peuvent contribuer à réduire le niveau de CO2 et la bioénergie à elle-seule représente 62% de ce bouquet. La bioénergie est donc incontestablement l’un des principaux les moteurs de la transition vers une économie équilibrée en CO2. Polyvalente, stockable et flexible, la bioénergie peut aider à réduire considérablement les émissions de carbone dans tous les secteurs des transports, du chauffage, du froid et de la production d’électricité.

La biomasse agricole joue un rôle central dans l’étude qui a été menée par le professeur Faaij. Pour exploiter pleinement ce potentiel d’ici 2050, la contribution énergétique de la biomasse agricole devra augmenter de manière significative et devenir au moins aussi importante que celle de la biomasse forestière.

Les études existantes ont calculé que le stock potentiellement disponible en biomasse pour l’énergie pourrait être compris entre 169 et 737 Mtep/anen Europe à partir de 2050. L’étude conclut à un potentiel moyen de 406 Mtep/an, soit 25% du total consommation d’énergie dans l’UE-28 en 2016, en tenant compte des contraintes environnementales et économiques. Cela signifie que par rapport aux 140,3 Mtep déjà utilisées en 2016, ce potentiel permettait de tripler la quantité de bioénergie dans le bouquet énergétique de l’UE-28 en 2050.

Jean-Marc Jossart, photo Bioenergy Europe

De plus, l’étude s’est concentrée sur la biomasse disponible dans en Europe, c’est à dire sans envisager d’importations supplémentaires, ceci reflétant la réalité actuelle : 95% de bioénergie consommée en Europe proviennent de l’intérieur des frontières de l’UE ! Ainsi, la bioénergie non seulement permet la transition énergétique, mais en plus elle garantit aussi l’indépendance énergétique et la création d’emplois locaux dans l’UE.

Sur les base des conclusions de cette étude, Bioenergy Europe appelle les parties à l’accord de Paris à mettre l’accent sur un déploiement beaucoup plus ambitieux des bioénergies et de la bioéconomie en général.

Jean-Marc Jossart, secrétaire général de Bioenergy Europe

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