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La France doit déployer une politique industrielle des énergies renouvelables ambitieuse

Débardage de bois-énergie au porteur, photo Frédéric Douard

Les travaux de révision de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) sont sur le point de s’achever avec la publication d’un projet de texte annoncée pour début novembre. Avant de clore ce long processus initié à l’automne 2017, le Président de la République, Emmanuel MACRON, réunit ce 24 octobre 2018 de grands acteurs du monde de l’énergie, du bâtiment et de la construction automobile pour identifier les principaux objectifs en matière d’innovation technologique et d’industrialisation à l’horizon 2030 qui accompagneront la PPE.

A cette occasion, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui réunit près de 400 entreprises actives dans le secteur de la chaleur, de l’électricité, du gaz et des carburants renouvelables, tient à rappeler les opportunités technologiques et industrielles que représentent les énergies renouvelables pour la France.

Il souligne la compétitivité des énergies renouvelables, atteinte grâce à la volonté des nombreuses ETI et PME du secteur qui, chaque jour, innovent et investissent, et au soutien de l’Etat qui a engagé des réformes majeures – simplifications administratives, lancement d’appels d’offres pluriannuels, révision des procédures de mise en concurrence, définition de prix plafond, etc. Sans cette collaboration, les gains de compétitivité observés ces dernières années n’auraient pas pu être accomplis aussi rapidement.

Dans le secteur de l’électricité, l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque au sol ont atteint cette année une zone de prix située autour de 60 €/MWh. Ces filières seront rejointes, à l’horizon du quinquennat, par d’autres technologies, comme l’éolien en mer posé, tandis que l’éolien en mer flottant suivra une baisse des coûts similaire d’ici 2030.

Dans la chaleur, la majorité des sources de production renouvelables deviennent de plus en plus compétitives et la fiscalité écologique, qui expose les énergies fossiles à un prix du carbone, va encore favoriser l’essor de ces filières.

De la même manière, le développement du gaz renouvelable connaît une dynamique forte avec d’importantes perspectives de baisse des coûts, de l’ordre de 30% d’ici 5 à 10 ans.

Les énergies renouvelables génèrent déjà plus de 100 000 emplois en France. Au-delà des grands donneurs d’ordre, la France peut compter sur un tissu de PME, dont certaines sont par ailleurs très actives à l’international. Pour la seule filière éolienne, le programme Windustry France, qui recensait 180 entreprises en 2013, dénombre aujourd’hui près de 500 sous-traitants dans son annuaire de l’industrie éolienne. Le secteur du bois-énergie représente à lui seul près de 25 000 emplois répartis sur tout le territoire. Et les biocarburants génèrent quant à eux 20 000 emplois, notamment dans l’agriculture.

Afin de poursuivre cette dynamique, il est indispensable de capitaliser sur les formidables opportunités industrielles que représentent les énergies renouvelables pour la France.

« A quelques jours de la publication de la PPE, les acteurs des énergies renouvelables encouragent le Gouvernement à définir des trajectoires ambitieuses pour chaque filière ainsi qu’un programme industriel précis, associant grands groupes et PME, organismes de recherche, Pouvoirs publics et collectivités locales, qui permettra de sécuriser un prix cible de 60 €/MWh à l’horizon 2030 pour l’ensemble des technologies et de créer de nombreux emplois », déclare Jean-Louis BAL, Président du Syndicat des énergies.