Le salut de l’agriculture guinéenne viendrait-il enfin du biocarburant ?
Signature d´un protocole d´accord de 150 millions d´euros. Enfin, le fameux projet de développement du biocarburant guinéo-espagnol prend corps.
En effet, un protocole d´accord de convention a été signé le 5 février entre le Ministère de l´agriculture, de l´élevage, de l´environnement, des eaux et des forêts et le Consortium espagnol international Ingermas. La cérémonie a eu lieu sous l´œil vigilant de nombreux hauts cadres qui ont bien voulu accompagner le Ministre, Dr Mahmoud CAMARA dans cette passionnante aventure. Le consortium espagnol était représenté par son Représentant local, M. Sory Doumbouya, le directeur général du Groupe Djoliba (ici de gauche à droite Sory Doumbouya et Dr Mahmoud Camara).
A l´occasion, le Ministre a déclaré : « Je réitère l´engagement du Gouvernement à respecter scrupuleusement tous les termes de cet accord. Aussi, je vous invite à veiller à une bonne application de vos engagements et surtout à descendre sur le terrain dès la signature de cet accord ».
Pour mémoire, le Directeur général du Consortium, avait effectué une tournée en Guinée en fin janvier. Ce séjour a été mis à profit pour prendre des contacts avec les autorités et identifier les sites d´installation. Après cette signature, le Consortium va mettre en place très rapidement une pépinière de 4 ha. A terme, ce projet de culture du Jatropha de cent cinquante trois millions d´euros (153 000 000 €), qui sera accompagné de cultures vivrières, vise 100 000 ha.
Sur ce registre, on peut rappeler que lors du Forum « Investir en Guinée », tenu à Paris, en décembre, le Ministre avait signé un contrat d´investissement avec AgroEnergiedeveloppement de cent cinquante (150 000 000 €) millions d´euros, entièrement consacré au développement du Jatropha, matière première pour la production du biocarburant. En y ajoutant la présence de l´Afrique du Sud avec Monsat et du Brésil (très prochainement attendu), on peut se demander, jusqu´où ira la Guinée dans la bataille du biocarburant ?
« Dans un contexte où l´énergie électrique pose parfois de graves problèmes environnementaux, où l´énergie nucléaire reste sous haute « haute protection » des pays détenteurs, la solution palliative reste largement le biocarburant », assure le Ministre Camara.
« Nous avons des terres, de l´eau, des hommes pour franchir le pas », conclu-t-il.
Néanmoins, le Ministre a dit oui à la demande des experts de la Direction nationale de l´environnement à « examiner tous les projets en cours d´installation en Guinée afin d´en minimiser, voire supprimer les effets nuisibles sur notre environnement ».
D´ici là, pour un pays comme la Guinée où, la lumière électrique a toujours été un luxe inaccessible, soyons heureux de cette amorce de solution qui donnera certainement du courant à prix de proximité aux villageois les plus pauvres du pays.
Une dépêche de Senkoun Wague, Correspondant de guinee24.com
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