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Enogia produit de l’électricité avec la chaleur des moteurs thermiques

Article paru dans le Bioénergie International n°52 de novembre-décembre 2017

En 2017, Enogia a mis en service un ORC de 10 kWé sur la centrale Schnell de Métha Auxois en Côte D’or, photo Enogia

Enogia, c’est cette start-up marseillaise qui commence à être bien connue dans le monde du biogaz. Créée en 2009, elle a mis au point des micro-centrales ORC qui utilisent la chaleur rejetée par les moteurs thermiques pour générer de l’électricité. Enogia a pour cela développé des micro-turbines à très grande vitesse (20 à 50 000 tours/min), entraînées par un fluide frigorigène vaporisé et mis en pression à des températures relativement basses. Dans le cas des centrales à biogaz, cette solution permet d’améliorer la production d’électricité des moteurs de cogénération de 5 à 10 %.

Une aventure qui commence comme Microsoft dans un garage

Les dirigeants, Antonin Pauchet, Nicolas Goubet et Arthur Leroux, photo Enogia

Antonin Pauchet, Nicolas Goubet et Arthur Leroux sont tous les trois ingénieurs des Arts et Métiers de Lille. À la sortie de leurs études, ils ont réalisé leur première expérience professionnelle dans des domaines variés : mécanique bien sûr, mais aussi défense et même finance ! Puis rapidement, ils ont ressenti le besoin de sortir du moule et fin 2009, ils décident de créer une société pour laisser libre court à leur créativité technique. Or, à ce moment-là, c’est le boom des énergies renouvelables. Après s’être penchés sans succès sur les moteurs Stirling, ils découvrent une centrale ORC aux Pays-Bas et germe alors cette idée de produire de l’électricité là où la chaleur est disponible et excédentaire.

En 2011, ils remportent un premier prix en Île-de-France, ce qui leur permet de lancer leur développement technologique, avec deux objectifs très forts : miniaturiser leur solution, au point de la rendre embarquable, et la rendre ultra-fiable au point qu’elle puisse fonctionner sans entretien ou presque.

C’est dans un garage de Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, que le premier prototype est produit fin 2011. Six mois plus tard, ils effectuent une première levée de fonds qui leur permet dès septembre 2012 de s’installer dans des locaux plus adaptés à Marseille. Un an plus tard, alors que les effectifs s’élèvent à dix employés, Enogia réalise ses premières ventes en France, en Italie, au Royaume-Uni, au Japon et en Corée du Sud. Les ventes atteignent en 2012 les 40 k€, en 2017 elles ne cessent d’augmenter et passent à 2,5 M€, en 2018 un prévisionnel de 6 M€ est attendu. De 2012 à 2017, Enogia a ainsi vendu 40 ORC (dont 10 en France) dans 13 pays différents avec une répartition équitable entre les centrales biogaz, les chaufferies à bois et les applications de chaleur fatale.

La micro-turbine d’Enogia, photo Frédéric Douard

Une vision moderne de la production électrique

Pour continuer à élargir le champ d’applications et la fiabilité de ses solutions, Enogia réinvestit une part très importante de son chiffre d’affaires dans la R&D : 50 % en 2016 et encore 20 % en 2017 alors que l’entreprise compte désormais 25 salariés.

À court et moyen termes, la stratégie est clairement de se positionner en leader de la valorisation de chaleur fatale sur les centrales à biogaz, les sites isolés et les applications embarquées : routières, ferroviaires, fluviales et maritimes.

Pour progresser sur ces marchés, l’entreprise a besoin de réduire le coût de ses solutions. Actuellement proche de 3 500 €/kW, l’objectif est d’arriver le plus vite possible à 1 500 €/kW, prix de référence des gros ORC (1 MWe et plus). Avec des prix similaires pour ses modules de petite puissance (10 à 100 kWe), des coûts de maintenance plus faibles et une fiabilité renforcée, Enogia pourra prétendre à une expansion forte sur les marchés visés. Les trois fondateurs sont confiants : les choix technologiques faits à la création d’Enogia leur confèrent un avantage technologique conséquent en termes de longévité et de maintenance avec notamment un système breveté de lubrification de la turbine sans huile.

L’atelier de production à Marseille, photo Enogia

Site d’un ORC Enogia à Trévise en Italie, photo Enogia

Leur ambition, à terme, est de développer des solutions de plus en plus compactes, couplées à des sources chaudes de plus en plus variées permettant ainsi d’élargir le rayon d’action d’Enogia pour la conversion de chaleur en électricité. Une chose est sûre, la transition énergétique est lancée et Enogia en fait partie.

Contact : www.enogia.com

Frédéric Douard, en reportage à Marseille


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