Les scénarios RTE dévoilent des perspectives importantes pour les énergies renouvelables en France
En lien avec la révision des deux outils majeurs de pilotage de la transition énergétique française que sont la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), les scénarios publiés en octobre dernier par RTE dessinent un paysage de possibles à l’horizon 2035 riche de très importants enseignements. L’effervescence médiatique autour de cette publication n’a malheureusement mis en évidence qu’une supposée impossibilité de respecter l’objectif 50 % de nucléaire en 2025 tout en contenant les émissions de CO2. Pourtant d’autres voies existent.
Les scénarios de RTE se distinguent par de nombreuses variables (évolution démographique, économique, effort d’efficacité, orientations suivies par nos voisins européens, …), dont RTE teste de multiples combinaisons. Mais ils dessinent essentiellement deux perspectives :
- celle d’un développement des renouvelables venant se substituer à une partie du parc nucléaire, permettant une fermeture des réacteurs à l’échéance de la 4ème visite décennale (scénario Watt) ou un critère de fermeture jusqu’à 50 % sans augmentation de CO2 (scénario Hertz ) ;
- et celle d’un développement des renouvelables venant plus ou moins s’ajouter au nucléaire, et renforcer une surcapacité évacuée via une forte croissance des exportations. Le nucléaire évolue alors en fonction des capacités de remplacement sans nouveau thermique (scénario Ampère) ou en fonction des débouchés économiques (scénario Volt).
Ces scénarios et variantes éclairent utilement les points de cristallisation du débat sur la trajectoire électrique, tant du point de vue des risques associés que des leviers de maîtrise de ces risques.
Le développement des énergies renouvelables électriques, une option sans regrets
Les énergies renouvelables électriques sont d’ores et déjà économiquement compétitives dans certains cas, et vont le devenir progressivement dans tous les cas. Les scénarios de RTE montrent qu’un développement important des renouvelables est réaliste, nécessaire à l’atteinte des objectifs climatiques en lien avec le repli du nucléaire, et “qu’il existe un espace économique pour un déploiement d’énergies renouvelables supérieur aux objectifs les plus ambitieux de la PPE prolongés jusqu’en 2035”.
La France est sensiblement en retard sur son engagement européen de 27 % d’énergies renouvelables électriques en 2020. L’adoption de mesures nécessaires pour accélérer et faciliter leur développement constitue donc aujourd’hui une priorité, qui correspond d’ailleurs à l’attente des Français : un sondage de la Fondation Heinrich Böll vient de montrer que 83 % souhaitent que cet investissement soit prioritaire, par rapport à celui dans la poursuite du nucléaire soutenu à 12 %.
Dans une note de deux pages téléchargeable ci-dessous, l’Association négaWatt propose une analyse des scénarios publiés par RTE dans son bilan prévisionnel 2017.
>> Télécharger la note d’analyse