Bagasse et électricité à La Réunion
À l’île de la Réunion, deux centrales à bagasse sont opérationnelles dans les sucreries de Bois Rouge depuis juillet 1992, et du Gol depuis septembre 1995. Les deux centrales utilisent un procédé conçu à La Réunion en brûlant un mélange de charbon et de bagasse.
Bois Rouge brûle également les huiles usagées de l’île de la Réunion pour sa production d’électricité. Pendant la campagne sucrière, elles brûlent de la bagasse, c’est-à dire les résidus de la canne à sucre et restituent une partie de la vapeur pour le fonctionnement des usines sucrières. A la fin de 2004, une nouvelle tranche a été ajoutée à la centrale de Bois-Rouge (+ 44MWé) et à la fin 2006, il en a été de même à la centrale du Gol (+ 51 MWé). Les nouvelles tranches installées ne fonctionnent, en pratique, qu’au charbon, toute la bagasse utilisable étant déjà consommée par les premières tranches.
La puissance électrique de ces centrales est pour :
- La Centrale de Bois-Rouge (CTBR) à Saint-André = 108 MWé
- La Centrale du Gol (CTG) à Saint-Louis = 122 MWé
Le processus
La canne est broyée et il en ressort 70% de jus et 30% de fibres (la bagasse). La bagasse est composée à 50% d’eau, 49% de lignocellulose et 1% de sucre. Elle représentait 569 000 tonnes en 2000. Une partie de cette bagasse va être dirigée vers la chaudière et le reste va être stockée dans un entrepôt. Elle ne pourra être gardée qu’une semaine car dépassé ce délai sa température augmente très fortement : il y a alors risque d’incendie.
Dans les chaudières dont la température de combustion varie de 1300 à 1400°C. Le fluide vapeur est à 80 bars pour 520°C pour obtenir de bons rendements au turbo alternateur.
La cendre de bagasse peut être utilisée en agriculture en tant qu’amendement calcique, engrais phosphorique et potassique. Au cours d’une campagne sucrière, les centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge produisent environ 18 000 tonnes de cendre de bagasse chacune.
Perspectives
Sources :
- TPE Lejoyeux Maillot Oussene 2010
- Agence de l’Energie de la Réunion
- Le projet GERRI
- Mission de valorisation agricole des déchets
Frédéric Douard, bIoénergie International