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Vers une alliance franco-allemande pour la transition énergétique européenne

Chaufferie bois du village d'Oberrosphe en Allemagne, photo Bioenergiedorf-Oberrosphe eG

Chaufferie bois du village d’Oberrosphe en Allemagne, photo Bioenergiedorf-Oberrosphe eG

À la veille du sommet franco-allemand qui se tiendra à Paris le 13 juillet 2017, l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), Agora Energiewende et Agora Verkehrswende publient leurs propositions pour une alliance franco-allemande sur la transition énergétique. Une telle alliance pourrait s’inscrire plus largement dans un partenariat franco-allemand, pour une relance du projet européen.

Des points de départ distincts pour des défis communs

Les systèmes énergétiques français et allemand sont interconnectés et présentent de nombreuses similitudes, malgré les différences historiques de leur mix de production électrique et des approches institutionnelles et structurelles variées. Le rapport identifie des défis communs à relever des deux côtés du Rhin parmi lesquels : l’intégration des énergies éolienne et solaire au système électrique, la restructuration des parcs électriques existants, le lancement de la transition du secteur des transports, l’élaboration de stratégies de « transition juste » pour les travailleurs et les territoires concernés par des reconversions industrielles et la mobilisation des financements nécessaires aux investissements bas carbone.

Les priorités d’une coopération franco-allemande sur l’énergie

La coopération étroite entre la France et l’Allemagne en matière d’énergie ne date pas d’hier. Cependant, elle devrait être approfondie et organisée selon une vision stratégique commune qui participerait à la refondation du projet d’intégration européen. Une initiative commune sur la tarification du carbone devrait être une priorité. Elle permettrait d’accélérer la restructuration du parc charbon en Allemagne. Pour être politiquement acceptable, elle devrait s’inscrire dans le cadre d’un engagement plus large, notamment en matière de développement des énergies renouvelables dans les deux Etats, et d’un redimensionnement du parc nucléaire en France. La coopération entre les deux pays pourrait s’organiser également autour d’éléments tels que : des projets d’infrastructures et industriels pour la transition du secteur des transports ; le développement conjoint des plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat ; le lancement d’une initiative de financement de la transition énergétique au niveau européen.

Placer la lutte contre le changement climatique au cœur de la stratégie de l’Union européenne

Une alliance entre l’Allemagne et la France pourrait avoir un effet d’entraînement à l’échelle européenne pour la lutte contre le réchauffement climatique et l’accélération de la transition énergétique. Cette alliance pourrait porter des propositions de réformes institutionnelles européennes auprès de ses partenaires européens comme la création d’un poste de Haut-Commissaire européen pour la protection du climat, l’amélioration de la conformité des règles de soutien publics avec les priorités climatiques ou l’exclusion des investissements dans les infrastructures pour la transition énergétique (énergies renouvelables, réseaux électriques, efficacité énergétique des bâtiments, etc.) des critères d’équilibre budgétaire de l’Union.

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