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Le parlement européen va-t-il suicider tout le potentiel des bioénergies ?

Wood pelletsLes discussions institutionnelles de l’Union Européenne sur la durabilité de la bioénergie solide ont débuté le 8 juin 2017 avec la publication du premier projet de rapport du Parlement européen. La commission ENVI mène les discussions sur les critères harmonisés et contraignants proposés en novembre par la Commission, avec le député européen Bas Eickhout (Groupe des Verts / Alliance Libre Européenne – Pays-Bas) comme rapporteur.

Suite au retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, il est crucial pour la crédibilité de l’Union Européenne que les mots et les actions aillent de pair. Cependant, le rapport de M. Eickhout en est le premier contre-exemple flagrant, selon le secrétaire général de l’AEBIOM (Association Européenne de la BIOMmasse), Jean-Marc Jossart. « Comment l’UE peut-elle atteindre son objectif de 45% d’énergie renouvelable en 2030 tout en compromettant sa principale source d’énergie renouvelable : la biomasse ?  »

Suite aux recommandations de M. Eickhout, il en résulterait simplement la diminution de la contribution de la bioénergie au mix énergétique de l’UE. La bioénergie représente actuellement plus de 60% de toute la consommation d’énergie renouvelable en Europe, dont 95% sont produits dans l’UE !

Entre autres, l’extension du champ de la mise en œuvre des règles de durabilité de la bioénergie de l’UE à des installations dont la puissance se situe entre 1 et 20 MW se traduirait par des charges supplémentaires pour des milliers d’opérateurs de petite et moyenne taille en Europe, tout en dissuadant le développement de centaines de projets locaux. En effet, les installations entre 1 et 20 MW représentent plus de 80% du nombre total d’installations supérieures à 1 MW en Europe, mais seulement environ 25% du volume de bois consommé.

L’établissement d’une liste des types de déchets et de résidus de bois considérés comme durables et définis de manière arbitraire est un autre exemple montrant que ce rapport ignore la réalité multiforme de l’industrie forestière et agricole. Cela sera totalement contre-productif car il limiterait les possibilités pour les propriétaires forestiers et agricoles de mieux gérer leurs exploitations grâce à des sources de revenus supplémentaires.

« Dans l’ensemble, ce rapport ignore le rôle que la bioénergie peut jouer pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques tout en offrant les meilleurs bénéfices socio-économiques recherchés dans les zones rurales. À un moment aussi critique, le Parlement européen devrait éviter de jouer avec le feu « , a conclu Jean-Marc Jossart.

Contact AEBIOM : Fanny-Pomme Langue – langue@aebiom.org – www.aebiom.org