Normandie : les adeptes du bois-énergie sont optimistes
La plate-forme d’approvisionnement de Biocombustibles SA à Saint-Maclou dans l’Eure, installée proche du plus important complexe d’industrie forestière de Normandie, approvisionne, entre autres, les chaufferies de Lisieux et de Gonfreville-l’Orcher.
Les adeptes du bois-énergie sont optimistes. En Normandie, 41 chaufferies bois collectives fonctionnent en milieu urbain. Elles seront 70 en 2012.
Une ressource disponible à mobiliser
À ces réalisations spectaculaires, s’ajoute la mise en service toujours en 2007 de 13 chaufferies collectives desservant un bâtiment. Dix autres sont en construction et 13 sont en appel d’offres. « Dès 2010, prévoit Biomasse-Normandie, les deux Normandie auront ainsi atteint 70 % des objectifs du Défi’NeRgie régional. »
Ces installations consommeront plus de 100 000 tonnes de plaquettes de bois par an, dès 2 012. Ce n’est pas grand-chose au regard du bois avalé par les cheminées classiques ! « Les Normands brûlent chaque année plus de 2 millions de tonnes de bois bûche, a calculé Maire-France Clave. Entre 2005 et 2006, ils ont acheté plus de 120 000 appareils de chauffage au bois. La consommation devrait augmenter en 60 000 et 120 000 tonnes par an d’ici 2012. »
La forêt normande, le maillage bocager, les résidus d’élagage urbain, les chutes et déchets des industries du bois, des emballages, sont en mesure de répondre à cette demande. « Contrairement à une idée répandue, une forêt, une haie non entretenue, et non exploitée dépéri et disparaît, avance Dominique Plumail directeur d’un cabinet conseil (Ceden) en Haute-Normandie. Le tout est de créer les infrastructures performantes pour mobiliser la ressource bois adaptée aux chaufferies de grande puissance. » C’est le rôle de la société Biocombustibles SA, à Thury-Harcourt, créée en 1996. Elle est en plein développement et dispose de 14 plateformes d’approvisionnement. Seule question pour l’avenir : si le prix du pétrole reste à des niveaux élevés, le « carburant bois » ne risque-t-il pas à son tour de s’enflammer ?
François LEMARCHAND, Ouest France, juin 2008