Japon : plan d’action pour la biomasse
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Cogénération de 10 MWé à Iwakuni, photo First Energy Service Company Ltd
Le gouvernement japonais a publié le 8 juillet 2010 son plan d’action technologique pour l’année fiscale 2011. Ce document s’inscrit dans le cadre de la réforme de la procédure de l’établissement du budget de l’Etat. Désormais, un tel rapport sera rédigé tous les ans pour énoncer les priorités dans les financements publics de la recherche et ainsi aider les différents ministères lors de la préparation de leur budget.
Pour chacun des domaines juges prioritaires par le gouvernement, le rapport fixe des objectifs a l’horizon 2020, enonce le role des differents acteurs publics et prives, et enumere un ensemble de mesures a prendre pour l’annee fiscale a venir.
Le deuxième volet du plan d’action concerne la biomasse qui représente une source d’énergie dont le bilan carbone est neutre, puisque les quantités de CO2 libérées lors de sa combustion sont absorbées par la croissance des nouveaux végétaux. Les débouchés de la filière sont très variés, allant de la production de chaleur à celle d’électricité, en passant par celle de carburants.
Le Japon s’intéresse notamment à la production d’éthanol à partir de la cellulose, un matériau issu de la biomasse (le bois) qui n’entre pas en concurrence avec l’industrie alimentaire. Si le pays est arrivé à un niveau de rang mondial dans la recherche fondamentale sur les techniques de fabrication d’éthanol et celles de liquéfaction et de la gazéification de la cellulose, les rendements sont encore trop faibles et les coûts trop élevés. L’archipel accuse un retard dans la réduction des coûts de la filière bois, notamment dans l’extraction de la matière première.
Le plan d’action reprend les objectifs énoncés par le MAFF [1] en 2009, à savoir un coût de fabrication de l’éthanol à partir de la cellulose abaissé à 100 yens le litre en 2015. D’autre part, il insiste, sans pour autant donner d’objectifs chiffrés, sur la nécessité d’améliorer les rendements de la liquéfaction et la gazéification directes du bois de manière à permettre une utilisation commerciale de ces technologies. L’idée est d’arriver en 2020 à une filière biomasse qui s’appuie sur une production et une consommation locale avec une autosuffisance de 50%.
Pour atteindre ces objectifs, la priorité doit être donnée à l’exploitation des matériaux dont le coût est le plus faible, à savoir les déchets de l’exploitation forestière, des usines et des chantiers. Cependant, la filière n’étant que très peu développée, les efforts de recherche et de développement représentent encore un risque certain. C’est pourquoi, ils seront principalement soutenus par l’Etat qui introduira à cette occasion des tarifs préférentiels de rachat de l’ensemble de l’électricité produite à partir de la biomasse.
La recherche sera principalement coordonnée par le MAFF et le METI, en collaboration avec le MEXT et le MOE. Le rôle de l’industrie, au début minime, deviendra de plus en plus important au fur et à mesure que le développement des technologies s’approchera de la phase de commercialisation. Les entreprises participeront notamment à la diffusion des produits japonais sur le marché international, en particulier dans les pays d’Asie. Une diffusion qui sera facilitée par l’établissement de standards internationaux et une collaboration internationale.
Le plan d’action énonce clairement les rôles des différents ministères. Le MEXT établira les objectifs de recherche fondamentale pour l’utilisation de la biomasse forestière. Le MAFF, le METI et le MOE soutiendront la R&D pour la réduction des coûts de la production d’éthanol à partir du bois. Le MAFF soutiendra la recherche pour augmenter les rendements de la liquéfaction et de la gazéification directes du bois. Le MAFF et le METI réfléchiront également à un modèle économique (dans cette optique, une ville de la biomasse devrait voir le jour) et établiront un réseau de recherche à travers tout le Japon qui englobe l’industrie, les milieux académiques et les organismes étatiques.
Pour l’établissement du budget de l’année fiscale 2011, les directives sont les suivantes. Le MEXT continue la recherche sur de nouvelles technologies qui utilisent la biomasse forestière. Le MAFF, le METI et le MOE mettront à jour les problèmes communs concernant la production d’éthanol (prétraitement et conversion), puis le METI, en se basant sur les travaux encadrés par le MAFF et le MOE, travaillera à la réduction des coûts de production. Le MAFF pilotera la recherche visant à améliorer les rendements de la liquéfaction et de la gazéification et planifiera la promotion de l’utilisation de la biomasse forestière.
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[1] Abréviations utilisées dans l’article :
MAFF : Ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche
METI : Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie
MEXT : Ministère de l’Education, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie
MOE : Ministère de l’Environnement
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A lire également :
– Partie 1/5 : l’énergie photovoltaïque
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– Partie 3/5 : les batteries et les piles à combustible
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– Partie 4/5 : les technologies vertes de l’information
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64125.htm
– Partie 5/5 : les outils d’observation de la Terre
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64126.htm
Origine : BE Japon numéro 547 (23/07/2010) – Ambassade de France au Japon / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64123.htm