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Cagnes-sur-Mer : vers une valorisation du biogaz de la décharge

En un an, la vue a bien changé au sommet de la Glacière, Photo archive Philippe Lambert et Grégoire Albertini, Nice Matin

Finis les mouettes et les déchets au vent. Un an après sa fermeture, la Glacière tire définitivement le rideau de 10 ans de stockage des ordures ménagères.

Aujourd’hui, une couverture blanche recouvre certains casiers. On est entré dans la phase de confinement des tonnes de déchets accumulés ici. « Quoi qu’on en dise il s’est passé beaucoup de choses depuis la fermeture du 17 juillet 2009 précise tout de suite Jean-Marie Bertin, le directeur régional de Veolia, exploitant du site. D’ici la mi-août, le dispositif d’isolation (composé d’une géomembrane et de deux épaisseurs de géotextile) sera installé sur l’ensemble du site. » Un dispositif qui, selon Jean-Marie Bertin, devrait, cette fois, supprimer les odeurs tant décriées par les Villeneuvois. Une fois la géomembrane posée, elle sera recouverte d’une couche de terre de 50 cm. Enfin, le site de la Glacière sera revégétalisé avec des essences méditerranéennes.

Coût de ces opérations : 2,5 millions d’euros.

Pendant ce temps, les 46 puits de captage de biogaz (gaz créé par la fermentation des déchets souterrains) seront raccordés à une canalisation pour leur combustion. « Dans le but d’une valorisation qu’on espère prochaine » précise Jean-Marie Bertin.

Une centrale électrique à l’été 2011 ?

Car Veolia projette d’installer sur la colline une centrale électrique  » carburant  » au biogaz. Un projet qui en est encore à sa phase administrative. Une modification du PLU doit être soumise au vote des élus villeneuvois à l’automne. Condition préalable à tout accord du préfet pour la délivrance du permis de construire de la centrale.

« Après, il nous faut six mois, pour un démarrage espéré à l’été 2011 » ajoute le directeur de Veolia. Selon lui, la centrale électrique aura une capacité de production de 3 mégawattheures, soit l’alimentation de 3 000 logements sur une année. Dans douze ans, l’essentiel du biogaz produit par les déchets aura été brûlé. « Ça fait déjà deux ans que la centrale pourrait fonctionner. On a perdu beaucoup d’énergie, à tous les sens du terme », lâche Jean-Marie Bertin.

Odeurs, soufre, monoxyde de carbone…encore des questions

Un an après la fermeture, la Glacière n’est pas épargnée par les polémiques, à commencer par les odeurs. Pourquoi les odeurs perdurent ?

« Elles sont liées aux travaux qui ne sont pas encore terminés. Il ne devrait plus y en avoir à la mi-août. Quant aux torchères, elles ne génèrent aucune odeur, le dioxyde de soufre ne sent pas ».

Justement, comment expliquez-vous les dépassements d’émanation du dioxyde de soufre ?

« On respecte les normes ministérielles qui nous demandent un suivi. Il n’y a pas de danger, on est loin des valeurs de concentration recommandées par l’OMS. »

Mais vous dépassez l’arrêté préfectoral et le préfet vous menace d’une mise en demeure…

« Pour l’instant, je n’ai reçu qu’un courrier du préfet. Et en l’état actuel, je n’ai pas de solution. Mais, la mise en place de la valorisation électrique nécessitera un prétraitement du biogaz qui limitera les émissions de SO2. Et pour le faire, il me faut un permis de construire. »

Votre projet de centrale électrique peut-il générer des nuisances visuelles ou sonores ?

« Elle sera dans une zone encastrée et peu visible de l’extérieur. Quant au bruit, les moteurs seront dans des caissons. Et de toute façon, jusqu’ici les engins ne gênaient pas. Alors là, d’autant moins. »

Après les malaises du 18 juin à Villeneuve-Loubet, certains se sont tournés vers la Glacière…

« Il n’y a aucune relation, ce n’est pas possible. Le monoxyde de carbone est plus léger que l’air et pour qu’il fasse une descente de 200 mètres, il aurait fallu des conditions très exceptionnelles, impossibles ».

17 juillet 2009

Fermeture du site de la Glacière après 10 ans d’activité.

Février 2010

Les 46 puits de captage de biogaz sont installés sur le site.

Mi-juin 2010

Début des travaux de pose de la géomembrane.

Mi-août 2010

Les 120 000 m2 de géomembrane devraient être finis de poser sur la totalité du site.

Novembre 2010

Pose d’une couche de terre de 50 cm sur la géomembrane et début de végétalisation du site.

Printemps 2010

Le site de la Glacière végétalisé avec des essences méditerranéennes.

Auteurs : J. Baudin Et T. Suire pour Nice-Matin du 22 juillet 2010