Les trois premières centrales énergétiques françaises à CSR
Rappelons que les CSR sont des déchets non dangereux solides qui ont été triés de manière à en extraire la fraction valorisable sous forme de matière dans les conditions technico-économiques du moment. Leur composition dépend de leur origine. Ils contiennent en proportions variées des résidus non recyclables de papier, carton, bois, plastiques. La valorisation énergétique est un second usage de ces substances.
L’appel à projet qui se clôturait le 16 juin 2016 a reçu 14 projets pour un volume de CSR valorisé de 680 000 t/an, pour des puissances installées allant de 1,4 à 102 MW. Ce 19 décembre 2016, le ministère de l’environnement vient d’en sélectionner trois.
- BioSynErgy Breizh à Carhaix en Bretagne, porté par Suez Grand Ouest, pour une chaudière de 30 MW afin d’alimenter en chaleur la future unité de production de lait UHT de l’industriel SYNUTRA.
- Blue Paper à Strasbourg, porté par BLUE PAPER SAS, pour la substitution de 2 chaudières gaz pour l’alimentation de l’unité de production de PPO – papier pour ondulé (papier pour fabriquer des emballages et tout autre produit en carton ondulé) – par une chaudière CSR de 18 MW.
- ILEVA à Saint-Pierre de la Réunion, porté par ILEVA, syndicat mixte de traitement des déchets des microrégions sud et ouest de la Réunion, pour une unité de 15 MW électriques au sein d’une plateforme multifilière de traitement des déchets ménagers et des déchets d’activités économiques (projet en cours de validation et qui sera soumis aux commissions d’aides de l’ADEME en 2017).
Les trois lauréats en chiffres clés :
- Production thermique à partir de CSR : 821 GWh/an
- Tonnages de CSR valorisé en énergie : 244 000 tonnes/an
- Investissements de 186M€ dont financements ADEME de 34M€
En 2025, on estime un besoin de capacité en chaudières utilisant des Combustibles Solides de Récupération (CSR) de 1,5 millions de tonnes pour une production de CSR qui devrait atteindre 2,5 millions de tonnes. Sachant que l’industrie cimentière pourrait en valoriser 1 million de tonnes, le développement de nouvelles unités de valorisation énergétique de CSR est donc indispensable.
Au terme de ce premier AAP, on peut juste rester sur sa faim et penser que cet AAP aurait pu intervenir plutôt. Le démarrage balbutiant de cette filière de valorisation ne donne donc pas de perspective de véritable démarrage de ce marché en France avant plusieurs années. Pourtant, les capacités de traitement et de production sont en place et des quantités énormes de combustibles vont continuer à être enfouies.
Un nouvel appel à projets CSR sera relancé en 2017.
Frédéric Douard