Guide pour la mise en place d’une station-service de bioGNV agricole
La méthanisation agricole se développe en France, depuis une dizaine d’années, grâce aux mécanismes de soutien mis en place au niveau national et au niveau régional. La production de biométhane, plus récente, augmente rapidement mais ne peut qu’être injectée dans le réseau de gaz naturel, faute de soutiens diversifiés. Le gaz est la seule énergie mature qui est un relai technologique pour le transport et particulièrement le transport de marchandises. Aussi l’enjeu du GNV (Gaz Naturel Véhicules) et de sa version renouvelable, le BioGNV, devient très important pour satisfaire les ambitions de la transition énergétique.
Les analystes ne s’y trompent pas ; une projection de l’Agence Française de l’Environnement et la Maitrise de l’Energie (ADEME) prévoit qu’en France, en 2050, 45% de l’énergie des transports sera fournie par du Gaz Naturel Véhicule.
Dans les territoires ruraux, les agriculteurs mais aussi les collectivités sont en attente de solutions pour assurer une autonomie énergétique et une indépendance du contexte international ; là aussi, le biogaz et sa version épurée (biométhane) auront un rôle important à jouer dans un futur proche.
Ce guide réalisé par Rhônalpénergie-Environnement s’est focalisé sur une problématique précise, celle du porteur de projet Dominique RONZON. Il est agriculteur en Isère et prévoit de construire une unité de méthanisation. Il produira du biométhane qu’il injectera. Il souhaite aussi produire un carburant pour son territoire, au service des agriculteurs, de ses voisins, des entreprises locales et de la collectivité. Il envisage ainsi d’installer une pompe de bioGNV à la ferme.
Ce guide s’adresse aux porteurs et aux accompagnateurs de projets agricoles. Il a pour objectif de mettre à plat, de manière pédagogique, l’état de l’art de l’installation d’une station-service de ce type. Il n’est pas exhaustif et a pour objectif de fixer les premiers éléments sur la thématique, tout en alertant sur des points critiques repérés à cette occasion.
Le gaz nécessaire pourrait provenir :
- directement de l’unité de méthanisation après épuration du biogaz (par canalisation ou par portage),
- du réseau de gaz naturel par un piquage sur la canalisation.
Dans ce guide les auteurs ont focalisé sur une station-service délivrant du bioGNV. Il devra alors être compressé à haute pression avant d’être éventuellement stocké en bouteilles, pour ensuite être distribué à 200 bars. Le biométhane liquéfié (bioGNL) ne fait pas l’objet de ce guide.
Composé de fiches thématiques, ce guide présente les aspects de la conduite de projet (démarches, acteurs,…), aborde les aspects techniques, réglementaires et fiscaux, pour finir avec une partie liée aux scénarios de pré-dimensionnement. Cependant, il manque des éléments d’économie de projet, de fait, la rentabilité économique de ce type de station n’y est pas détaillée.
Ce guide a été réalisé par Marion FOUNEAU lors de son stage de fin d’étude (de Février à Juillet 2016) à Rhônalpénergie-Environnement, encadrée par Valérie BORRONI et dans le cadre du projet Agro-Métha piloté par Dominique RONZON.
Aujourd’hui, vendre directement son biométhane fermier n’apporte pas de rentabilité, si l’on ne s’inscrit pas dans les mécanismes de soutien existants. Mais les travaux menés au national laissent entrevoir des évolutions spécifiques. En effet, il n’existe pas de tarif d’achat pour le GNC non injecté ou d’aides spécifiques au développement de la filière BioGNV par rapport à la filière gaz fossile.
Contact : Valérie BORRONI – Chargée de mission – Rhônalpénergie-Environnement – 04 72 56 33 55 – valerie.borroni@raee.org – www.raee.org