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Saint-Barthélemy modernise son unité de valorisation énergétique pour la production d’eau potable

UIOM de Saint-Barthélémy, photo Tiru

UVE de Saint-Barthélémy, photo Tiru

île de Saint-BarthélemySaint-Barthélemy est une petite île de 2400 hectares dans les Antilles françaises. Avec une densité de population plus de trois plus forte qu’en métropole, la collectivité a la responsabilité d’éliminer et de valoriser les déchets de ses 9000 habitants permanents plus ceux des 300 000 touristes qui y passent chaque année. Pour cela, elle dispose d’une déchetterie et d’une chaudière à four rotatif Cyclergie de 1,5 tonne par heure depuis 2001, produisant 5 tonnes de vapeur à 12 bar par heure et équipé des tous les traitements de fumée exigés par le réglementation européenne. La chaleur produite assure de 25 à 40 % des besoins de dessalement de l’eau de mer, Saint-Barthélemy étant une ile sèche, le reste étant produit par osmose inverse (Jusque 4000 m3/jour). Cette valorisation qui évite la consommation de pétrole et qui a constitué à l’époque une première mondiale, permet une valorisation de 100 % de la chaleur produite. 

Schéma de principe de la valorisation énergétique des déchets à Saint-Barthélemy

Schéma de principe de la valorisation énergétique des déchets à Saint-Barthélemy

Plus récemment, pour répondre aux nouveaux enjeux de la transition énergétique, d’une meilleure valorisation matière des déchets, mais aussi pour réduire les coûts de fonctionnement de cette unité, la collectivité territoriale a décidé de rénover l’équipement de combustion mais également de créer des infrastructures plus efficaces pour la revalorisation des matières premières et des matières organiques.

Elle a confié cette mission à l’exploitant, TIRU, par la signature d’un nouveau contrat de travaux et exploitation de 12 ans. TIRU sera ainsi en charge de la modernisation de l’Unité de Valorisation Energétique et de la déchetterie, de la construction et l’exploitation d’un centre de tri et d’une plateforme de compostage. Ces nouveaux aménagements demanderont un an et demi de travaux et permettront à terme d’augmenter le volume de traitement des déchets de l’île et d’améliorer leur rendement. Afin de préserver le paysage, toutes ces installations seront regroupées sur une zone limitée et le pôle ne générera ni panache de fumée, ni rejet liquide.

Schéma de principe de la chaudière de l'UIOM de Saint-Bathéleméy, source TIRU

Schéma de principe de la chaudière de l’UIOM de Saint-Bathéleméy, source TIRU

Au-delà des bénéfices pour la préservation des ressources de l’île, ce projet territorial aura également un impact positif pour l’emploi. Après la reprise du personnel de la collectivité, l’équipe d’exploitation comptera en effet une trentaine de salariés contre une dizaine aujourd’hui, faisant de TIRU l’un des plus importants employeurs de l’île.

Détail du fonctionnement

A l’entrée et à la sortie du Site, un pont bascule d’une longueur de 18 mètres et équipé d’un système de pesage enregistre tous les renseignements concernant les pesées. Les Ordures Ménagères sont ensuite déversées dans la fosse de l’UIOM, d’une capacité de 180 m3, soit environ 42 tonnes de déchets.

Un grappin, manœuvré depuis la salle des commandes par les agents Tiru-Ouanalao spécialisés, vient ensuite mélanger les OM de la fosse afin d’homogénéiser ce qui va devenir le combustible de l’usine. Une fois mélangées, le grappin saisit les OM par pincées de 350 kg et les dépose dans la trémie, sorte de grand entonnoir, qui laisse progressivement s’écouler les déchets, par gravitation et à l’aide d’un poussoir, dans le four oscillant à raison d’1,5 t/h.

Au fur et à mesure de leur déplacement dans la chambre de combustion, les OM brûlent entre 850°C et 1000°C. La cellule oscillante (210°) inclinée garantit une excellente qualité de combustion grâce à un meilleur brassage des déchets.

La chaleur ainsi produite permet alors de transformer l’eau contenue dans la chaudière en vapeur : celle-ci est alors envoyée à l’usine voisine de la SIDEM pour dessaler l’eau de la mer et produire de l’eau potable. Le débit de vapeur fournit à la SIDEM est de 4 t/h à 14 bars, soit environ 32 000 t/an.

Quelques chiffres :

  • Population : 9000 résidents et 300 000 personnes de passage
  • Tonnage de déchets  : 10 000 tonnes /an
  • Capacité de combustion : 1,5 tonne de déchets par heure
  • Production de vapeur : 5 tonnes/h
  • Volume d’eau dessalé avec l’UVE : 1350 m3 par jour
  • Production thermique valorisée : 23,5 GWh/an

Contacts :

Frédéric Douard