L’énergie électrique, trop précieuse pour être dissipée en chauffage
Les chauffages électriques sont énergivores
En décembre 2015, Swissgrid, la société nationale pour l’exploitation du réseau, a informé le public de l’éventualité d’une rupture totale d’approvisionnement au printemps 2016 dans une grande partie de la Suisse si les modèles de production actuels n’étaient pas adaptés. Dans une lettre de mise en garde, elle incite la branche de l’électricité à se montrer le plus économe possible et annonce la mise en service de deux transformateurs supplémentaires afin d’augmenter les capacités de conversion du courant étranger à 380 kilovolts à des niveaux de réseau inférieurs.
Ce communiqué a engendré de nombreux commentaires moqueurs tel «Devons-nous commencer à faire des stocks de bougies?». Il y a peu de chances d’en arriver là, mais puisque notre soif d’énergie dépasse régulièrement nos capacités, alors pourquoi ne pas utiliser une ressource éprouvée ? En remplaçant par exemple les dizaines de milliers de chauffages électriques énergivores utilisés en Suisse par des chauffages à bois efficaces ? L’énergie-bois est en effet disponible à l’échelle locale et offre une garantie de chaleur en cas de pénurie d’électricité ou de problèmes d’approvisionnement, même lorsque les prises ne fournissent plus de courant.
Un potentiel énergétique de près de 50% encore inexploité
En Suisse, l’installation des nouveaux chauffages électriques est interdite dans la plupart des cantons. La part de consommation de courant suisse de ces chauffages ne s’élève pourtant qu’à 6 à 12% de la consommation totale d’énergie, selon la source. Le potentiel technique d’efficacité et de substitution des chauffages électriques ainsi que la marge de manœuvre sont à la mesure de l’enjeu. De même, le potentiel de croissance durablement exploitable de l’ensemble du marché du bois-énergie, c’est-à-dire toutes les gammes de produits allant du bois de forêt au bois usagé en passant par les résidus de bois, s’élève à près de 50%. Cependant, le besoin important d’investissement dans un nouveau système de chauffage ainsi que la plupart des rénovations pertinentes d’enveloppes de bâtiment sont souvent présentés comme des obstacles insurmontables. Une priorisation ciblée des mesures et d’éventuelles aides financières pourraient ici permettre de réaliser des économies sur les investissements. Si l’on y ajoute l’incroyable opportunité de réduire les coûts énergétiques ainsi que les émissions de CO2, et donc de ménager le climat, tout en stimulant la création de valeur régionale, alors le chauffage au bois représente bien plus qu’une simple alternative.
Pour en savoir plus sur les alternatives bois au chauffage électrique : www.energie-bois.ch