Au Cameroun, Kemit Ecology transforme les biodéchets en biocharbon
Un article de Josiane Kouagheu sur le blog More food in Africa

Les fours de carbonisation de Kemit Energy, photo Josiane Kouagheu
« Nous avons obtenu le meilleur charbon, plus compétitif que le charbon de bois car il ne fume pas, n’est pas toxique et a plus d’autonomie que le charbon ordinaire. C’est la 1ère fois que ce projet est pensé dans le pays », vante le promoteur de Kemit Ecology.
Pour réussir leur projet, ces jeunes collectent des tonnes d’épluchures de bananes, plantains, maïs, de cannes à sucre, des herbes entre autres. Ce projet, les jeunes étudiants le développent depuis l’université, notamment au club écologie où ils se retrouvent. En 2012, durant des foires et symposium, ils produisent du charbon qu’ils vendent aux visiteurs. Un jour, ils vendent jusqu’à 37 kg de charbon « bio », à raison de 500 F. Cfa le Kg. Ils sont alors convaincus de leur réussite dans un domaine encore « vierge ». Il y a en plus une « large » clientèle.
Dans leur « laboratoire », un container situé au lieu-dit Bois des singes au quartier Youpwe, à Douala, capitale économique du Cameroun, ils sont déjà équipés des fours pour la carbonisation et des moules. « Nous avons ciblé les marchés Central, Makepe-Missoké, Mabanda, et les quartiers Bepanda, New-Deido, Newtown Aéroport pour la collecte des déchets. Nous y déposons des sacs », précise Adolphe Eboule Ekwele.

Avant la carbonisation des biodéchets, il faut les sécher au soleil, photo Josiane Kouagheu
Pour obtenir du charbon, Ernest Benelesse explique qu’il faut au préalable sécher les déchets jusqu’à ce qu’ils perdent 99% de leur eau. Par la suite, les détritus sont versés dans les fours pour la carbonisation. Et on obtient la poudre noire de charbon qui est passé au conditionnement (compacteur) pour donner des morceaux et des séchages. « Nous avons suivi des formations en janvier 2014 avec le Fctv et le seul laboratoire expérimental de charbon biologique au Cameroun à l’Ouest Cameroun. Le Fctv nous a offert les matériels. Nous allons produire une tonne par mois et nous ciblons principalement les ménages », assure Muller Tenkeu.
Cependant, Ces jeunes rencontrent déjà des difficultés. « le matériel que nous avons n’est pas sophistiqué, notamment notre compacteur. Nous avons aussi des problèmes de fonds de roulement. Mais, nous allons aller jusqu’au bout », dit Ernest, confiant.
Josiane Kouagheu
Article sur son blog d’origine : afriksansfaim.wordpress.com
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