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A Aiseau-Presles, la seule unité de méthanisation communale de Wallonie

L'école de Roselies fait partie des bâtiments chauffés par la cogénération biogaz

L’école de Roselies fait partie des bâtiments chauffés par la cogénération biogaz

Dès 2007, soucieuse de montrer l’exemple à ses citoyens, la commune d’Aiseau-Presles en Wallonie a décidé d’investir dans la valorisation de la biomasse agricole produite sur son territoire afin de subvenir à la plus grande partie des besoins énergétiques du domaine communal. Les secrets de la réussite d’une telle démarche tiennent principalement à la volonté politique et au soutien des agriculteurs locaux.

En 2013-14, la commune d’Aiseau-Presles dans la Province de Hainaut a mis en place une unité de biométhanisation autour d’un moteur de cogénération de 190 kWé. La centrale alimente en chaleur la halle Sambrexpo (3000 m²) et tous les bâtiments de la commune de Roselies. Ce projet unique en terme de maitrise d’ouvrage communale et dont le coût d’investissement se monte à 3,7 millions € a été inauguré en mai 2015. Frédéric Deyonghe, conseiller environnement, explique les raisons de cette démarche.

Extrait du carnet de la méthanisation agricole (Lien ci-dessous)

« Pourquoi la commune a-t-elle choisi cette solution de biométhanisation, et quels sont les liens avec les autres politiques communales ?

Le but de cette structure est l’alimentation en énergie électrique et thermique des bâtiments du site communal qui comprend les bâtiments administratifs, les bâtiments techniques et la salle sportive SambrExpo. Nous prévoyons d’ailleurs d’être autonomes en électricité et de rejeter le surplus sur le réseau.

Cette décision a été prise dans le cadre d’une politique environnementale et énergétique déjà en place et qui prend en compte le principe de développement durable. Nous avons d’ailleurs fait un audit des bâtiments concernés et nous intervenons petit à petit pour améliorer leur rendement énergétique. Le grenier du bâtiment principal a été isolé et nous prévoyons d’autres travaux.
Quels sont les points forts et les points faibles de cette filière ?

Le principal point fort est bien sûr l’autonomie énergétique des bâtiments communaux et l’économie qui en découle. Au-delà, le projet donne aussi une image de « commune verte » à Aiseau-Presles, une certaine image de marque. Nous n’avons pas encore communiqué sur ce thème autour de l’installation de biométhanisation car elle n’est pas encore en route, mais nous nous attendons à des demandes de visite de la part d’écoles ou de particuliers, notre politique étant de rester accessible et ouvert.

L’unique problème que nous avons rencontré est une campagne de dénigrement menée par un riverain qui habite à 200 mètres des installations. Il a distribué des tracts qui présentaient les soi-disant dangers d’une telle installation et des personnes ont commencé à s’inquiéter… Nous avons bien entendu « contre-communiqué » pour rassurer la population et aujourd’hui les gens ont bien compris ce qu’impliquait réellement une telle installation, et la plupart ont changé d’avis. Le site est en effet bien intégré dans le paysage, puisque les deux cuves sont enterrées.

Dans quel sens le projet peut-il évoluer ?

Nous réfléchissons aujourd’hui à l’installation d’un séchoir pour le biodigestat. L’installation dans sa configuration actuelle produira un digestat liquide, mais certains agriculteurs trouveront plus facile de venir récupérer du digestat séché, plus manipulable.

Nous n’avons par ailleurs pas l’intention d’étendre la zone d’alimentation énergétique au-delà des bâtiments communaux ; la production de biogaz prévue ne suffi rait pas, et les coûts de mise en place seraient trop importants. Enfin, nous allons confectionner une maquette pédagogique du site qui sera une bonne introduction pour les visiteurs qui viendront sur place. »

Sources :