Lutte contre les feux de forêts, on oublie le principal !
Alors que cet été 2015, très sec et très chaud, les feux de végétation se multiplient, en France, la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises vient de publier un dossier sur le dispositif « feux de forêts » mis en place cet été par le Ministère de l’intérieur. Lors de la dernière canicule en 2003, rappelons que 73 300 ha de forêt française étaient partis en fumée et en pollution.
Intitulé « Protéger la forêt contre les incendies« , ce dossier présente les moyens de lutte et la démarche mis en œuvre par l’État en 2015 pour combattre les feux de forêts. Il détaille notamment les moyens nationaux d’intervention qui viennent renforcer l’action des sapeurs-pompiers locaux, à savoir :
- 3 unités d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (690 hommes sur le terrain) dont les matériels ont été adaptés pour une meilleure complémentarité avec les services de secours locaux ;
- 2 détachements d’intervention retardant, dont 1 positionné à Brignoles (soit 27 personnels, 4 camions citerne feux de forêts, 1 unité de fabrication et ravitaillement);
- une dizaine de colonnes zonales de sapeurs-pompiers (650 hommes) mobilisables à titre prévisionnel ;
- des moyens mis à disposition par le Ministère de la défense : 2 hélicoptères de manœuvre (pouvant transporter une trentaine de personnels) et 1 hélicoptère léger ;
une flotte aérienne polyvalente : 12 Canadairs CL 415 dont 9 positionnés à Marignane, 9 Trackers et 2 Dash 8.
Le budget du Ministère de l’Intérieur consacré à la lutte ne figure malheureusement pas dans ce dossier : il eut été intéressant de savoir combien tout cela coûtait en pure charges.
Sur les causes de ces phénomènes, ce sont toujours les trois mêmes raisons qui sont invoquées : la sécheresse, la chaleur, le vent, des causes en fait bien naturelles, qui devraient être de plus en plus fréquentes étant donnée la tendance évolutive du climat et donc qui n’ont aucune chance de disparaître ou de s’atténuer.
Où est donc la solution alors ? Toujours plus de moyens, toujours plus d’argent public dépensé ? Toujours plus de pollution, de gaspillage de ressource et de risque pour les populations humaines animale et végétales ?
La cause principale du phénomène est une quatrième cause : le combustible biomasse disponible en abondance !!!!
Une politique volontariste de récolte systématique de cette biomasse contribuerait significativement à réduire le risque et les sommes ne seraient alors plus englouties en pures charges, mais en coûts de mobilisation d’un combustible valorisable et que nous savons aujourd’hui parfaitement utiliser. Les forêts exploitées brûlent BEAUCOUP moins facilement que les autres.
Cet apport supplémentaire de biomasse serait même le bienvenu sur le marché de l’énergie, puisque selon certains, la ressource bois-énergie commencerait même à manquer dans les exploitations forestières classiques. Une réorientation des budgets de défense contre le feu est pour cela à réorienter rapidement vers les entreprises de débroussaillement et de récolte de bois, n’en déplaise aux soldats du feu qui seront progressivement privés de leur activité favorite. Mais personne ne sera au chômage car en forêt on manque cruellement de bras !
A ce jour en France, le seul projet significatif de collecte de déchets verts et de débroussaillement est celui de Gardanne, controversé par beaucoup pour un tas de raisons, mais qui en l’occurrence, rendra un immense service public en récoltant à terme chaque année pas moins de 340 000 tonnes de broussailles combustibles.
Frédéric Douard