L’Europe confirme l’objectif de 7 % de biocarburants à 2020
Une contribution jusqu’à 7% pour les biocarburants conventionnels et un objectif complémentaire de 0,5% pour les biocarburants dits avancés
Le Parlement valide ainsi une contribution jusqu’à 7% en énergie, au lieu de 5% initialement proposés par la Commission, des biocarburants conventionnels dans l’objectif reconfirmé de 10% d’énergie renouvelable dans les transports en 2020. Cette décision ne remet pas en cause la stratégie française en matière de biocarburants, comportant un objectif de 7% de biocarburants conventionnels, séparément dans l’essence et dans le gazole.
La reconnaissance du rôle majeur des biocarburants conventionnels durables dans la décarbonation des transports était un objectif important pour la filière française du bioéthanol qui est leader en Europe avec 32% de la production. Elle a investi un milliard d’Euros depuis 10 ans en France pour produire de l’éthanol dans des bioraffineries à la pointe de la technologie, en synergie avec la fabrication de sucre de betterave, d’amidon de céréales, d’alimentation protéinée pour les animaux ou de CO2 renouvelable pour les boissons gazeuses.
Enfin, l’introduction d’un objectif incitatif de 0,5% de biocarburants dits avancés, constitue aux yeux de la filière, une décision raisonnable. En effet, pour les filières ligno-cellulosiques, les procédés industriels destinés à ces productions sont soit en phase de développement, soit ne seront réellement opérationnels et compétitifs qu’à moyen terme. Cependant, il existe des productions de bioéthanol à base de résidus de différentes filières (sucrière, amidonnière ou vinique) qui peuvent partiellement contribuer à cet objectif.
Une directive qui ne satisfait pas totalement le filière du bioéthanol
La filière française du bioéthanol prend acte que des études scientifiques sur l’utilisation des sols, dont les CASI, seront poursuivies, au-delà des seuls biocarburants (artificialisation des sols, etc.).
Par ailleurs, la filière dénonce les nouveaux artifices comptables, les comptages multiples, qui gonflent la contribution de l’électricité renouvelable à l’objectif de 10% dans les transports. C’est d’autant plus incompréhensible que ces artifices auront pour conséquence le maintien des énergies fossiles, la diminution des quantités d’énergie renouvelable réellement consommées et in fine seront sans effet sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les transports.
Au delà de 2020, la filière française du bioéthanol appelle les institutions européennes, à poursuivre une politique ambitieuse et incitative sur les biocarburants, en inscrivant notamment un objectif clair d’énergie renouvelable dans les transports pour 2030. La « filière » ajoute que « cette projection est indispensable au bon développement d’une filière créatrice d’emplois locaux, au service de la lutte contre le réchauffement climatique ». A cela on pourra juste répondre que le effets sur les emplois locaux ne seront réellement effectifs que si la filière continue à utiliser des biomasses produites en Europe et ne cède as à la tentation des matières à bas coûts en provenance des pays en voie de développement, là où il est bien difficile de vérifier la durabilté des choses !
Frédéric Douard