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Canada : la vache, modèle pour produire du biométhane

La vache est une usine naturelle de purification du méthane

Une équipe de recherche a l’intention de transformer les dépotoirs et autres terrains municipaux inutilisables en véritables mines d’or, par la production durable d’énergie utilisant une nouvelle technologie qui imite l’intérieur de la panse d’une vache.

La vache est une usine naturelle de purification du méthane.

Depuis des années, on sait que le biométhane peut servir à produire de l’énergie, tout comme le gaz naturel. Le problème est que le méthane qui émane des décharges publiques est rarement assez pur pour servir de source d’énergie. Il faudrait d’abord le débarrasser du dioxyde de carbone qui l’accompagne, mais nous n’avions pas le savoir-faire technique pour le faire.

C’était vrai jusqu’à tout récemment…

Les décharges publiques comme celle-ci pourraient devenir une nouvelle source de combustible renouvelable

Les décharges publiques au Canada pourraient devenir une nouvelle source de combustible renouvelable. Depuis peu, des scientifiques canadiens perfectionnent une nouvelle technologie qui purifie le méthane se dégageant des plantes, du bois et d’autres déchets compostés. Ce méthane peut ensuite être converti en énergie renouvelable.

La source d’inspiration de cette technologie, baptisée « digestion anaérobie », est elle-même réputée pour ses gaz. Il s’agit la vache. Apparemment, l’estomac de ces ruminants est tapissé de microorganismes qui synthétisent de manière fort habile plus de méthane que de dioxyde de carbone. En d’autres termes, la vache est une véritable usine de purification du méthane.

« Notre digesteur anaérobie reproduit ce qui se passe naturellement dans l’estomac la vache », déclare Edith Labelle, de l’Institut de technologie des procédés chimiques et de l’environnement du CNRC.

Purifier le méthane dans des conditions idéales
Les micro-organismes sont capricieux et cela occasionne un problème puisqu’ils n’aiment pas vraiment le froid et périssent quand la chaleur grimpe. Les chercheurs ont donc testé des électrodes pour voir s’ils pourraient créer la température et les conditions dans lesquelles les unicellulaires purifieront le méthane aussi bien qu’ils le peuvent. Évidemment, tout le méthane au monde ne servira à rien s’il n’est pas récupéré à la sortie du digesteur.
Les fibres creuses en membrane perméable permettront de produire du méthane purifié susceptible de remplacer le gaz naturel.

Les fibres creuses en membrane perméable permettront de produire du méthane purifié susceptible de remplacer le gaz naturel

L’étape suivante consiste à inventer une membrane spéciale qui laissera passer une petite quantité de dioxyde de carbone produite dans le digesteur, tout en retenant le méthane. Parallèlement, les scientifiques du CNRC s’efforcent de mettre au point les « cordons » de membrane qui serviront de ligne de production alimentant une usine, par exemple, pour que celle-ci produise efficacement de l’énergie.

Les résultats de leurs travaux pourraient aider considérablement le Canada à atténuer son empreinte écologique, estime Mme Labelle. « Les mesures d’encouragement pour trouver des énergies de remplacement se multiplient – nous ouvrons la voie à cette nouvelle source d’importance. »

De plus, les installations locales qui recueillent et conditionnent la biomasse pourraient créer des emplois lucratifs dans les régions rurales. Enfin, les recherches du CNRC ont du bon pour l’industrie, car elles permettront aux entreprises de fabriquer des biocarburants de troisième génération de manière durable et efficace.

Ce qui prouve bien une chose : quand il s’agit d’améliorer l’environnement et de bâtir une économie verte, il ne faut lever le nez sur aucune source d’énergie renouvelable – peu importe son odeur.

Source : Conseil national de recherches Canada, 19 mai 2010