Ouverture de la première usine d’éthanol cellulosique des Etats-Unis
Un article de Jonathan GUEVORTS dans le ValBiomag d’octobre 2014
Ouverte en grande pompe par POET-DSM le 3 septembre 2014 à Emmetsburg dans l’Iowa, c’est désormais de la plus grande bioraffinerie d’éthanol cellulosique des Etats-Unis. La bioraffinerie « Project Liberty » produit depuis ce mois de septembre ses premiers litres d’éthanol à partir des parties non comestibles du maïs. Le projet, connu depuis quelques années et reporté de presqu’un an par rapport à l’agenda initial, est symbolique de l’avancée des USA sur l’Europe en la matière de commercialisation de cette technologie.
L’usine produira 60.000 tonne d’éthanol annuellement, avec une capacité de 75.000 t/an, à partir de 280.000 tonnes de résidus de plants de maïs (tiges, feuilles et épis). La récolte des ballots de paille de maïs a été conçue de manière à laisser 75% de la matière organique sur le sol, pour éviter l’érosion et l’exportation du carbone du sol. D’un investissement total de 275 millions de dollars, l’usine a été financée en grande partie par le Département de l’énergie américain (DOE) (100 millions) et l’état d’Iowa (20 millions).
Bien que la première usine à l’échelle commerciale aie ouvert ses portes il y a juste un an en Europe (Cresentino en Italie, produisant 60.000 t d’éthanol par an, voir ValBiomag de novembre 2013), il n’y a actuellement pas de projet en cours, alors que deux autres projets devrait voir le jour aux USA en 2014. La différence est à chercher dans la vision politique : la problématique des CASI (changements d’affectation de sols indirects) et le débat « alimentaire contre non-alimentaire » empêche un positionnement clair des politiques européennes et refroidit les investisseurs et porteurs de projet. L’investissement de DSM, entreprise Hollandaise, en IOWA plutôt qu’en Europe est illustrative. On peut voir dans l’initiative conjointe BBI (BioBased Industry) la réponse de l’Europe à l’avancée des USA, en mettant plus d’argent dans des projets de démonstration et des usines de taille commerciale.
Jonathan GUEVORTS – j.guevorts@valbiom.be
Source : ValBiomag d’octobre 2014