Ethanol : le potentiel agricole français
En tant que première puissance agricole de la communauté européenne, la France est particulièrement concernée par le développement d’une filière bioéthanol compétitive. Ses surfaces agricoles disponibles permettent notamment de répondre aux besoins énergétiques de la France sans impact sur la fonction première de son agriculture qui reste l’alimentation. L’implication de 50 000 agriculteurs français, betteraviers et céréaliers, garantit en outre que le bioéthanol français est issu de productions respectueuses de l’environnement.
Selon une étude publiée en octobre 2007 par l’ONIGC, l’objectif national visant à incorporer 7 % de bioéthanol dans l’essence en 2010 nécessitera seulement 2,5 % des surfaces céréalières françaises et 12 % de celles de betteraves. Ce qui représente moins de 300 000 hectares sur un total de plus de 9 millions d’hectares consacrés en France à ces cultures.
La Commission européenne a également publié une étude (« Le boom des biocarburants : implications pour l’industrie automobile, l’agriculture et l’énergie ». Juillet 2007, Global insight) qui indique que l’incorporation, à l’horizon 2020, de 10 % de biocarburant dans les carburants ne mobiliserait que 15 % des surfaces agricoles européennes. Cela, grâce notamment aux progrès agronomiques continus et au développement de nouvelles technologies industrielles dites de seconde génération à l’horizon 2015.
Un développement compatible avec les débouchés alimentaires
Il n’existe pas en Europe et en France de conflit entre la production de cultures à usage alimentaire et celles destinées au développement du bioéthanol qui restera un débouché complémentaire pour l’agriculture.
Concernant les céréales, le débouché bioéthanol reste minoritaire en France : 2 à 3 millions de tonnes de céréales en 2010 à comparer avec les 63 millions de tonnes produites destinées majoritairement à l’alimentation humaine et animale.
La culture de la betterave à sucre alimentaire est encadrée par des quotas, ce qui signifie que les quotas de production à usage alimentaire doivent être atteints pour mettre en œuvre toute autre production (hors quota).
De surcroît, la mise en œuvre du nouveau règlement Sucre initié en 2006 va aboutir à une baisse des surfaces de betteraves à usage alimentaire. À l’échelle tant européenne que française, malgré le développement de surfaces de betteraves éthanol, les surfaces totales consacrées à cette culture vont stagner ou diminuer.
Des coproduits pour l’alimentation animale
- Lors du processus de production de bioéthanol seuls les sucres simples des grains de céréales sont utilisés dans le processus de fabrication de l’alcool éthanol. Les autres composants – protéines, amidon, matières grasses, minéraux – se retrouvent donc dans la drèche ou dans les pulpes, coproduits destinés à l’alimentation animale. Du fait de leur composition et de leur teneur en protéines, les drèches peuvent remplacer une partie du tourteau de soja, du blé ou du maïs actuellement utilisé pour l’alimentation animale.
- Pour le bioéthanol issu de betteraves, un hectare permet de produire 80 tonnes de betteraves qui donnent, une fois transformées, 80 hectolitres de bioéthanol et 4,5 tonnes de pulpes déshydratées, soit l’équivalent nutritionnel d’un demi-hectare de céréales.
- Pour le bioéthanol issu de céréales, un hectare permet de produire 8 tonnes de céréales, qui donnent, une fois transformées, 30 hectolitres d’éthanol et 2,8 tonnes de drèches, soit l’équivalent protéique d’un tiers d’hectare cultivé en céréales.
Source : www.bioethanolcarburant.com