Isuzu et Hitachi testent des algocarburants au Japon
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Les algues présentes dans les rivières et rizières pourraient rapidement se retrouver dans les réservoirs des véhicules. De nombreux projets industriels et académiques tentent d’obtenir du biocarburant à partir de la culture massive d’algues en les mélangeant avec des carburants diesel. Ce mélange est actuellement testé sur les véhicules automobiles et pourrait bientôt alimenter les avions à l’horizon 2020.
Dans la préfecture de Kanagawa, à la station de Shonandai de Fujisawa, on peut trouver une navette « DeuSEL » effectuant 22 trajets jusqu’à l’usine d’Isuzu Motors grâce à un biocarburant contenant 1% de carburant issu d’euglena (ou euglènes). Celle-ci a été mise place en juillet dernier en collaboration entre Isuzu et Euglena Co. afin de vérifier les performances du carburant en conditions réelles. La start-up Euglena développe un carburant pour avion en collaboration avec JX Nippon Oil & Energy et Hitachi. Les compagnies aériennes souhaitent fortement utiliser des biocarburants pour réduire leurs émissions de CO2. L’entreprise souhaite réaliser un produit contenant 10% de biocarburant et utilisé par les compagnies japonaises d’ici 2020.
Les biocarburants issus des blés et autres céréales ont le désavantage de voir lentement accroitre leurs surfaces de culture et peuvent entrer en conflit avec les productions alimentaires. D’un autre côté, les algues possèdent une capacité de production d’huile 10 à 100 fois supérieure à celle de céréales telles que le blé ou le soja. De plus, les algues peuvent être produites en grande quantité même au Japon où il y a peu d’espace disponible. Enfin, en poussant elles absorbent les composés organiques comme l’azote et le phosphore issus des eaux usées et des eaux usagées de l’agriculture.
Cependant, pour que ce type de biocarburant soit rentable et plus largement utilisé, des technologies de production de masse doivent être aménagées et les performances doivent être améliorées. L’entreprise Euglena a réussi à réaliser une culture de masse à l’extérieur et travaille sur des technologies permettant de cultiver l’algue dans de plus grandes usines. Elle espère notamment concevoir un système de culture sur au moins un million de mètres carrés pour 2020.
L’université de Tsukuba de son côté a mis en place depuis mars dernier un démonstrateur de culture à grande échelle de l’algue botryococcus, ayant une huile aux propriétés similaires à celle de l’euglena. L’université a pour objectif de réduire le coût du biocarburant entre 200 et 300 yens (1,46 et 2,19 euros) par litre d’ici 2020. Néanmoins, ce coût étant inférieur au coût de production, des solutions d’utilisation des résidus dans les filières cosmétiques ou de l’alimentaire sont envisagées.
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Origine : BE Japon numéro 700 (12/09/2014) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com