Objectifs 2020 en énergie renouvelable, la France doit tenir le cap
Le bouquet énergétique varie sensiblement selon les pays, en fonction notamment de leurs ressources naturelles et de leur situation géographique. Ainsi, le charbon ne représente que 17,5 % de la consommation intérieure brute européenne, mais son poids dépasse 50 % en Estonie et en Pologne. Dans ces deux pays, le charbon représente environ 80 % de la production primaire d’énergie. La dépendance vis-à-vis du pétrole est quant à elle très forte à Chypre et Malte, où il assure la quasi-totalité de la consommation primaire d’énergie.
En France, le bouquet énergétique se distingue principalement par une part de l’électricité non renouvelable trois fois plus élevée que la moyenne européenne, du fait de l’importance du nucléaire. Logiquement, les autres formes d’énergie ont un poids moins élevé que dans l’UE. C’est surtout vrai pour le charbon et le gaz.
Depuis 2005, la plupart des États membres ont réduit leur consommation intérieure brute d’énergie. Font exception la Pologne et l’Estonie, où elle augmente, et les Pays-Bas, où elle est quasiment stable sur la période. La baisse de la consommation avoisine 20 % en Lituanie et au Portugal. Ce dernier pays a subi entre 2005 et 2012 un fort recul économique (le produit intérieur brut (PIB) s’est replié de 1,8 % sur cette période, l’un des plus mauvais résultats de l’Union avec la Grèce et l’Italie). Plus généralement, l’évolution de la consommation intérieure brute d’énergie est étroitement liée à celle du PIB : une croissance économique s’accompagne souvent d’une consommation d’énergie en hausse. À l’inverse, une situation économique morose va généralement de pair avec une consommation d’énergie en faible progression voire en diminution. Ce lien n’est toutefois pas proportionnel, puisque la consommation peut également baisser du fait d’une amélioration de l’efficacité énergétique.
En sept ans, la part des énergies renouvelables a presque doublé
La baisse de la consommation énergétique dans la plupart des États membres s’accompagne d’une modification du poids des différentes énergies. Globalement, les quantités de pétrole, de gaz et de charbon consommés diminuent (respectivement – 15,9 %, – 11,8 % et – 10 %), de même que leur part dans la consommation intérieure brute. La principale progression est à mettre à l’actif des énergies renouvelables qui ont presque doublé entre 2005 et 2012 : elles assurent désormais 11,0 % de la consommation intérieure brute énergétique européenne.
Entre 2005 et 2012, la trajectoire de certains pays se démarque de la moyenne européenne, avec par exemple une augmentation de la consommation de charbon dans les trois États baltes. En Grèce, les consommations de gaz progressent fortement. Mais la part de cette énergie dans la consommation du pays était faible en 2005. Elle est maintenant égale à la moyenne européenne. Les énergies renouvelables ont augmenté dans tous les pays, les hausses les plus marquantes étant à l’actif des pays dont la part des énergies renouvelables en 2005 était la plus faible (Malte, Belgique et Chypre).
Part des énergies renouvelables : trois États membres ont déjà atteint leur objectif
En 2012, au sein de l’Union européenne, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute s’échelonne de 1,4 % (Malte) à 51 % (Suède). Cette même année, trois États membres ont dépassé la cible Europe 2020 qui leur était fixée dans ce domaine : la Bulgarie, l’Estonie et la Suède. Cette dernière est le pays qui a le plus dépassé sa cible huit ans avant l’échéance, tout en ayant l’objectif le plus élevé : 49 %. En 2012, plus de la moitié de la consommation d’énergie de ce pays provient d’ores et déjà d’énergies renouvelables. La Roumanie, l’Autriche et la Lituanie sont proches de leur objectif (autour de 95 % de la cible atteinte).
À l’autre bout de l’échelle, en 2012, quatre États membres ont atteint moins de 40 % de leur objectif : les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Luxembourg et Malte. Ce dernier pays est celui qui avait la cible la plus modeste, mais aussi le plus grand effort à accomplir : pour atteindre sa cible, la part des énergies renouvelables doit passer de 0,3 % en 2005 à 10 % en 2020.
Depuis 2005, date de référence, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute énergétique s’est accrue dans l’ensemble des États de l’UE, mais à des rythmes très hétérogènes. Parmi les pays dont la part des énergies renouvelables a le plus progressé, figurent ceux qui avaient un objectif élevé. C’est par exemple le cas de la Suède, l’Autriche. Tandis que les pays à objectif plus modeste ont eu plus de difficulté à accroître la part de leurs énergies renouvelables : Malte, Luxembourg ou Royaume-Uni. En règle générale, les pays à objectif élevé sont plus proches de cet objectif que ceux à cible plus modeste.
La France a une situation proche de la moyenne : la cible est supérieure à la moyenne européenne (respectivement 23 % et 20 %), mais la hausse de la part des énergies renouvelables entre 2005 et 2012 est relativement modeste (22e pays sur 28). De ce fait, en 2012, elle a atteint moins de 60 % de son objectif, alors que la moyenne des 28 États membres dépasse 70 %.
Dans l’ensemble de l’UE, en 2012, les ménages absorbent plus de la moitié de la consommation finale énergétique issue des énergies renouvelables et l’industrie un peu moins du quart. Ces proportions sont en légère régression depuis 2005, du fait d’une place croissante des énergies renouvelables dans les transports. Dans ce secteur, en 2012, la part des énergies renouvelables atteint 18,4 % contre 5,5 % en 2005. En France, les ménages concentrent 63 % de la consommation finale issue des énergies renouvelables, les transports 23 %, alors que la proportion des énergies renouvelables dans la consommation finale de l’industrie dépasse à peine 10 %.
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