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Du bioéthanol à base de grignons d’olives ?

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Tourteau d'olives, photo Giancarlo Dessì

Tourteau d’olives, photo Giancarlo Dessì

Le professeur Carlos Desoretz, de la Faculté du Technion en Israel, et l’équipe du docteur Hassan Azaizeh de l’Institut de recherche appliquée de la société Galilée, une ONG rattachée à l’Université de Haïfa viennent de publier les résultats de leur travaux sur la valorisation du tourteau d’olives en biocarburant dans la revue Bioresource Technology.

La méthode développée par les chercheurs israéliens consiste à traiter les résidus solides des olives après pression, les grignons, pour en tirer le bioéthanol. Les grignons d’olives sont disponibles en quantités importantes. On en produirait chaque année dans le monde pas moins de 4 millions de tonnes sèches. Un des problèmes actuels de la production de bioéthanol de première génération est qu’il faille sacrifier pour sa production du sucre de canne, du maïs ou d’autres céréales potentiellement nécessaires à l’alimentation.

La formule reste toutefois la même : il s’agit d’extraire des grignons les sucres (xylose, glycose et autres) et de les traiter à l’aide d’enzymes pour en récupérer de l’éthanol. Plus précisément, les masses de résidus sont d’abord broyées en poudre et séchées. Cette poudre est ensuite dissoute dans une solution concentrée d’acide sulfurique à chaud (100°C). Les solides (des lignines inutiles) sont retirées et le liquide comportant les sucres hydrolysés est traité par une enzyme hydrolysante (cellulase, glucosidase, etc.). Après 24 heures dans des conditions bien contrôlées (50°C, pH 4,5), le liquide est traité avec du charbon activé (pour enlever le soufre de l’acide sulfurique résiduel), avec de l’hydroxyde de sodium (soude) puis filtré. Dernière étape : le résidu obtenu est mis en présence de souches de levure isolées par les chercheurs, afin de donner de l’éthanol, mais aussi du glycérol et d’autres sucres.

Malgré les efforts des chercheurs, la production d’éthanol reste faible et les seuls autres produits obtenus sont des sucres. De multiples facteurs expliquent ce résultat. En premier lieu, l’éthanol interfère avec le fonctionnement des levures, les rendant moins efficaces. Surtout, il semble qu’il soit impossible pour l’instant de trouver des levures compatibles et efficaces sur la large gamme de sucres présents dans les résidus d’olive.

En matière scientifique, la nécessité est souvent mère de l’innovation. Utiliser au maximum les ressources naturelles est une stratégie qui a du sens économique, écologique mais aussi logistique. Il s’agit en effet de permettre à des populations agraires de subvenir à leur besoins énergétiques de façon plus autonome.

Origine : BE Israël numéro 103 (1/04/2014) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com