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La forte pluviométrie complique l’approvisionnement du bois-énergie en France

Déchiqueteuse, photo Seibe

Stocker, stocker et encore stocker, tel sera le maître mot de ces prochaines années pour l’ensemble des producteurs de bois-énergie en France. Que ce soit pour les granulés, les bûches ou les plaquettes, la forte croissance du marché tend les approvisionnements, et les rend sensibles aux tracasseries météorologiques : des coups de froid comme en février 2013, la longueur de l’hiver comme jusqu’à l’été 2013, ou encore comme aujourd’hui parce qu’une météo durablement pluvieuse rend très compliqué le débardage des bois abattus en forêt durant la saison de chauffe.

C’est sur ce dernier sujet que le SEIBE, le syndicat des producteurs indépendants de bois-énergie, vient d’attirer l’attention de ses membres, mais aussi des donneurs d’ordres, car l’anticipation et le stockage ont un coût qu’il faudra répercuter sur le marché.

« La saison de chauffe 2013-2014 arrive bientôt en moitié de période hivernale.

Le constat du début de saison se traduit par des températures relativement élevées vis-à-vis des normales saisonnières, et donc c’est une consommation très légèrement inférieure aux années précédentes sur les chaufferies en services depuis plusieurs années. En contrepartie, de nouvelles chaufferies sont entrées en service et ont eu pour effet de consommer plus de bois. C’est sur ce point qu’il convient d’insister, afin de sensibiliser l’ensemble des acteurs utilisant du bois énergie notamment sous forme de plaquettes forestières.

Le niveau de stock devient inquiétant pour la fin de saison.

Comment expliquer ce phénomène :

  • Le prix du bois sur pied dans les qualités requises au bois-énergie a très largement augmenté depuis 2 ans. Celui-ci ne permet plus aux acteurs ayant des contrats de fourniture avec un prix révisable de se positionner rentablement à l’achat.
  • Les usines de transformation utilisant du bois d’industrie sont fortement demandeuses de matière, et ont elle-même un stock réduit pour leurs productions. Le niveau de prix d’achat de matière correspondant à la même qualité que la filière bois énergie est plus élevé pour essayer de reconstituer les stocks, voire même pour ne pas arrêter la production, ce sont donc des volumes qui sont valorisés hors des plaquettes forestières.
  • Le climat reste un facteur prédominant pour l’exploitation du bois, et depuis fin septembre 2012, la pluviométrie très excédentaire à la normale n’a fait qu’aggraver la situation. En effet, les entreprises disposent de stocks non négligeables en forêt sous forme de bois abattus mais non débardés. Les débardages n’ont pas pu suivre le rythme habituel, car les engins marquent trop les sols, voire les dégradent et s’embourbent régulièrement. Les gardes forestiers demandent aux exploitants de ne pas débarder.

SEIBE

Les entreprises s’efforcent par tous moyens jugés rentables de mettre à disposition de leur clientèle du bois aux caractéristiques des chaufferies. Nous souhaitons engager des discussions avec l’ensemble de la filière, afin de trouver le moyen de s’affranchir de ces problèmes, qui, nous en sommes certains ne seront pas qu’épisodiques. »