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Le biogaz représente une formidable opportunité pour la France

Editorial du Bioénergie International n°29 de Janvier-Février 2014

Editorial biogaz R29, photo Frédéric Douard

Le Paquet Climat Energie à 2020 fixe pour la France un objectif de 23% de consommation d’énergie finale renouvelable. En 2012, la France serait passée à 13,7% d’énergie renouvelable1, ceci notons-le dans un contexte de stagnation économique, donc favorable aux chiffres relatifs pour les EnR2. Mais malgré cette conjoncture favorable, le résultat atteint est bien en retrait de la courbe qui devrait mener la France aux 23%. Et la projection de la trajectoire actuelle place la France à 17% en 2020, soit 6 points sous la cible. Quel enseignement en tirer, quelles questions se poser ? La volonté n’est elle pas présente ? Les moyens sont-ils suffisants ? N’a-t-on pas engagé les moyens disponibles vers les filières les plus coûteuses au MWh produit ? Une chose est certaine, la biomasse est la filière renouvelable dont le montant d’aide nécessaire à la production d’un MWh3 est le plus bas⁴.

Concernant le biogaz, dont la filière attend le décollage avec frénésie depuis plusieurs années, je voudrais dire ici combien les autorités et les industriels devraient désormais prendre cette source d’énergie avec beaucoup plus de considération dans leurs choix, tant ce vecteur d’énergie dispose d’atouts puissants. Produire du biogaz, c’est tout d’abord réaliser une formidable plus value : transformer une matière première infiniment basique, en un vecteur énergétique capable d’alimenter des chaudières, des moteurs à cogénération, des moteurs embarqués ou encore le réseau de gaz naturel !

Rappelons également que la France dispose de la plus grande ressource de biomasse fermentescible en Europe, et que, comme les autres biomasses, le biogaz est une énergie renouvelable de stock, disponible à tout moment. Que d’opportunités pour l’indépendance énergétique du pays et pour la performance économique des entreprises ! Alors certes, en France, les mesures d’incitation sont récentes et le montage des projets prend plusieurs années. Mais maintenant, nous sommes en 2014, à moins de 7 ans de 2020, dans un pays qui cherche à recréer de la richesse et des emplois sur son sol, alors qu’il est assis sur une mine d’énergie verte dont il ne fait rien.

Il est donc temps que les maîtres d’ouvrages accordent leur confiance à cette filière mature pour faire éclore toute la richesse qu’elle recèle.

Je vous souhaite, chers lecteurs, au nom de notre équipe, une excellente année 2014, riche en projets et en réussites.

Frédéric Douard, rédacteur en chef

Notes :

  1. Observ’Er
  2. Sachant que la consommation d’énergie renouvelable croit sur la base d’une faible valeur absolue par rapport à la consommation globale, l’augmentation de son pourcentage par rapport à la consommation globale est d’autant favorisée que le global ne croit plus, voire décroit, comme c’est le cas depuis 2008.
  3. Parler de puissance installée si l’on ne connaît pas le nombre d’heures de fonctionnement ne sert strictement à rien, sauf peut-être à brouiller la lecture de l’information.
  4. Si et seulement si les projets affichent une efficacité énergétique forte, c’est à dire en production de chaleur pure ou en cogénération avec plus de 80% de rendement global.

1 réponse
  1. 7 février 2014

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