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Le Parc des Cévennes s’engage sur la fourniture de bois à la centrale de Gardanne

Signature du protocole PNC et E.ON

Le Parc national des Cévennes et E.ON ont signé ce mercredi 8 janvier 2014 un protocole de travail. Il fixe les actions à mettre en oeuvre pour identifier les possibilités de rapprochement entre la préservation des enjeux de territoire identifiés dans la charte du Parc national des Cévennes et l’approvisionnement de la centrale biomasse de Provence. Selon le résultat de cette première étape, un partenariat pourra être engagé pour mener les actions qui permettront d’atteindre ce double objectif.

La société E.ON est l’un des principaux acteurs de l’énergie en Europe, présent dans 11 pays. En France, E.ON exploite notamment 4 centrales thermiques dont l’une, située à Gardanne (Bouches-du-Rhône), est en train d’être partiellement transformée en centrale biomasse. Elle s’approvisionnera principalement en bois transformé sous forme de plaquettes provenant des forêts localisées majoritairement en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Languedoc-Roussillon. A terme, 445 000 tonnes de bois d’origine forestière devront être exploitées chaque année pour produire 1 125 Giga Watts heure d’électricité. E.ON a ciblé entre autres le secteur des Cévennes pour s’approvisionner, avec un volume minimal de 35 000 tonnes de bois par an, ce qui représente de 200 à 1000 ha de coupes de régénération et d’éclaircie sur un massif forestier d’environ 150 000 ha.

L’enjeu est de grande ampleur. Le projet constitue une opportunité majeure pour la valorisation économique et pour la gestion des milieux, à la condition de garantir un retour de la valeur ajoutée locale et le respect des enjeux patrimoniaux et paysagers. C’est pourquoi les membres du bureau du Parc national des Cévennes ont souhaité que l’établissement soit vigilant vis-à-vis de ce projet, et travaille avec la société E.ON pour produire des cadres de gestion durable qui permettent aux coupes forestières de se réaliser au bénéfice du territoire et non à son détriment.

Les objectifs du protocole sont les suivants :

  • le respect de la filière bois locale et notamment la continuité de l’approvisionnement des petites chaufferies bois individuelles ou collectives,
  • la sauvegarde des massifs forestiers remarquables, notamment la châtaigneraie qui participe grandement au caractère des Cévennes,
  • la préservation de la biodiversité remarquable de ce territoire,
  • le maintien de la qualité des paysages qui fait la réputation des Cévennes au-delà de nos frontières,
  • la préservation du patrimoine vernaculaire (murs de pierres sèches, ouvrages hydrauliques, clèdes…) très présent dans les peuplements forestiers visés par le projet.

Plusieurs pistes de travail sont envisagées avec E.ON :

  • construire des itinéraires techniques (taille et forme des coupes, techniques d’exploitation alternatives…) qui soient adaptés aux enjeux économiques, environnementaux et paysagers locaux,
  • faire émerger des pratiques forestières innovantes qui permettent de préserver le milieu naturel et notamment la régénération des forêts (coupe de faible intensité, coupes à câble…),
  • promouvoir des actions qui permettent de produire du bois voué à l’énergie tout en restaurant des paysages remarquables (pâtures d’altitude, vergers de châtaigniers abandonnés).

Souhaitons que cette action partenariale fasse naître des pratiques qui permettent de répondre aux défis énergétiques de demain tout en maintenant la beauté de nos territoires.

Pour en savoir plus, télécharger le texte du proptocole et lire aussi :