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Produire de l’électricité à partir d’une pile microbienne à plantes

Principe de la pile microbienne développée par Marjolein Helder et son équipe, crédit Marjolein Helder

Principe de la pile microbienne développée par Marjolein Helder et son équipe, crédit Marjolein Helder

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Produire de l’électricité à partir de plantes, c’est possible. Une équipe de scientifiques néerlandais dirigée par Marjolein Helder de l’université de Wageningen a en effet développé un nouveau type de piles à combustible microbienne capable de produire de l’électricité grâce à l’interaction entre les racines des plantes et les bactéries du sol. Le dispositif, baptisé « pile microbienne à plantes » (Plant Microbial Fuel Cell), tire avantage les 70% de matière organique produite par photosynthèse que la plante n’utilise pas et qui sont excrétés par ses racines. Hors dans le sol, autour des racines se trouvent des bactéries qui décomposent ces résidus organiques et lors de ce processus, des électrons sont libérés. En plaçant une anode près des racines et une cathode dans de l’eau, il est alors possible de générer de l’électricité sans affecter la croissance de la plante donc, sans porter préjudice à son environnement (voir illustration ci-dessous).

Le brevet de cette technologie innovante déposé en 2007 appartient désormais à l’entreprise « Plant-e », co-fondée par Marjolein Helder et David Strik, l’un de ses collègues à l’université de Wageningen.

Voir la vidéo Euronews de la technologie Plant-e

A l’heure actuelle, la pile à combustible microbienne ne génère 0.4 W/m2 de la croissance des plantes mais pourrait prochainement produire jusqu’à 3.2 W/m2. Une toiture végétalisée de 100 m2 couvrirait alors les besoins énergétiques d’un ménage ayant une consommation moyenne annuelle de l’ordre de 3000 kWh. « Les panneaux solaires produisent plus d’énergie au mètre carré, mais nous espérons réduire les coûts de notre technologie à l’avenir. Et notre système peut être utilisé pour différentes applications », explique Marjolein Helder. « Plusieurs applications peuvent être tirées de notre système. Notre technologie produit de l’électricité mais elle peut aussi être utilisée comme isolation pour le toit ou pour collecter l’eau. A plus large échelle, il est possible de produire du riz et de l’électricité en même temps, c’est une manière de combiner les productions d’aliments et d’énergie », poursuit-elle. Autre avantage, le dispositif fonctionne 24h/24 et en toute saison.

Au-delà des toitures végétalisées, cette nouvelle technologie pourrait devenir une source viable d’énergie renouvelable si elle était déployée à grande échelle dans les zones humides (qui représente aujourd’hui environ 6% de la surface terrestre). A cet égard, les rizières ou les milieux marécageux semblent particulièrement intéressants. La pile microbienne à plantes fonctionne déjà à petite échelle et est actuellement testée à une échelle plus large ; l’objectif étant qu’elle soit fonctionnelle en 2015.

Voir également une vidéo en anglais sur le spossibilités offertes par la technologie Plant-e

Pour en savoir plus :

Origine : BE Pays-Bas numéro 47 (4/09/2013) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com