Un guide du bioGNV, le biogaz pour véhicules
A l’occasion des nouvelles propositions que le Club Biogaz français vient de faire aux autorités du pays en matière de biocarburant gazeux, le Club Biogaz a édité une brochure de 28 pages pour expliquer les atouts du bioGNV. Cette brochure présente également plusieurs exemples de projets dans différentes collectivités françaises.
Le bioGNV est un carburant gazeux majoritairement composé de méthane (CH4). Il est entièrement renouvelable et le plus souvent local. Il est produit à partir de nos résidus organiques. C’est une version renouvelable du Gaz Naturel. Il s’agit donc du même gaz que celui distribué sur le réseau de gaz naturel et qui est utilisé par les particuliers pour la cuisine ou le chauffage. De plus, le potentiel de production de ce biocarburant sur le territoire représente 30% de la consommation totale de carburant en France.
La production du bioGNV, ou biométhane carburant, peut-être réalisée par captage de gaz en décharge (ISDND). Il peut également provenir d’installations spécialisées permettant de réaliser un processus de fermentation sans oxygène des déchets organiques appelé méthanisation.
Un cycle pour l’autonomie énergétique des territoires
L’utilisation par les territoires de leurs déchets organiques pour fabriquer du carburant peut se révéler très avantageuse. En effet, le biométhane est un carburant produit localement qui permet aux collectivités et entreprises de devenir énergétiquement autonomes.
La consommation de carburants dans les villes est toujours très élevée et leurs prix ne fait qu’augmenter. Il est donc nécessaire de trouver un carburant plus économique qui puisse répondre à ces besoins. Le bioGNV est une des solutions pour répondre à ces problèmes. En effet, dans une ville, un habitant produit chaque année environ 66 kilos de déchets méthanisables qui permettent la fabrication de 4 kg de bioGNV environ ! Ce gaz, utilisé dans un véhicule léger, lui ferait donc parcourir la distance de 62 kilomètres ! A l’échelle de la collectivité, cela pourrait représenter des avantages certains. Ainsi, par exemple, les déchets organiques de 200 habitants permettent de produire l’équivalent du carburant de la consommation annuelle d’un véhicule léger. De la même manière, il faudrait une ville de 4 000 habitants pour une benne à ordures ménagères ou 7 000 habitants pour un bus. C’est donc l’énergie produite grâce aux déchets qui permet de faire rouler les flottes de véhicules, et notamment les bennes à ordures ménagères utilisées pour la collecte de ces mêmes déchets. Tout cela aboutit à un cycle énergétiquement autonome pour les entreprises et collectivités.
Épuration et injection : avant l’arrivée à la station
A l’origine, le biogaz produit en méthaniseur est composé d’environ 50% de méthane. Les autres composants sont le dioxyde de carbone (CO2), le sulfure d’hydrogène (H2S), et l’eau, en quantités variables en fonction des matières dégradées. Il présente également des traces de siloxanes, de diazote, de dioxygène et d’ammoniac. L’objectif de l’épuration est d’éliminer au maximum tous ces composants du biogaz pour obtenir un gaz le plus concentré possible en méthane (au moins 85%), on l’appellera alors le biométhane. Ce dernier est donc parfaitement miscible avec le gaz naturel, il peut ensuite être injecté dans le réseau et permettre d’alimenter les stations de carburant GNV/bioGNV. Pour réaliser cette épuration il existe de nombreuses techniques permettant de séparer ces constituants : l’adsorption, l’absorption par l’eau, la séparation membranaire ou encore la cryogénie.
L’injection permet de s’affranchir des contraintes de coût et de sécurité engendrées par le stockage du biométhane. En effet la production du biogaz est continue, alors que la consommation de biométhane est discontinue pour l’alimentation des véhicules. Injecter le gaz dans le réseau permet de le vendre immédiatement après sa production à des tarifs d’achat déterminés. Injecter permet également de transporter le biométhane jusqu’au lieu de consommation qui est rarement proche du lieu de production.
En général, les stations doivent donc être raccordées au réseau de gaz naturel pour être approvisionnées, sauf si elles se trouvent sur le site de production. Il existe aujourd’hui une centaine de sites d’injection en Europe. L’opérateur réseau de GrDF a reçu près de 300 demandes de raccordement en 2012. Tout ceci montre un réel besoin de produire et d’injecter du gaz.
L’injection est également réglementée : seul le biométhane issu de déchets d’origine agricole, de déchets ménagers ou de déchets issus de l’industrie agroalimentaire peut être injecté. Concernant les boues de stations d’épuration, l’autorisation est prévue pour 2013.
Plusieurs dispositions existent concernant l’injection du biométhane. Parmi elles on compte les garanties d’origine qui permettent de tracer le biométhane une fois injecté dans le réseau. Sous réserve de la présence d’un réseau qui puisse absorber la quantité produite, le producteur est prioritaire pour l’injection. Il bénéficie d’une garantie de vente de ce gaz
pour une durée de 15 ans, à un tarif fixé par arrêté, dont la valeur s’échelonne entre 45 et 125 €/MWh. De plus, un acheteur de dernier recours est désigné pour acheter le biométhane si aucun fournisseur ne se porte candidat spontanément. En France, les perspectives d’injection s’élèvent entre 3 et 9 TWh par an à l’horizon 2020.
>> pour en savoir encore plus, télécharger le guide réalisé par le Club Biogaz : Le bioGNV, un carburant propre et renouvelable pour nos villes ! (2 Mo).