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Etat des lieux de la filière bois-énergie en Picardie en 2013

De plus en plus de chaudières automatiques à bois se mettent en place en Picardie. Une note réalisée en février 2013 par Nord Picardie Bois fournit un inventaire des chaufferies collectives et industrielles en fonctionnement. 

Cartes des chaufferies bois-énergie de PIcardie en janvier 2013, cliquer pour agrandir

La consommation actuelle de bois-énergie en Picardie et ses perspectives

Chauffage domestique
On estime que 30 % des foyers picards sont actuellement équipés d’un équipement de chauffage au bois, et consomment environ 1 500 000 stères de bois/an (soit 240 000 tep/an). La consommation devrait rester stable à l’horizon 2020, l’augmentation du nombre de foyers équipés étant compensée par l’amélioration des rendements des appareils de chauffage.

Plateforme bois-énergie en Picardie, photo Nord Picardie Bois

Chauffage collectif
Début 2013, la consommation annuelle de l’ensemble des chaufferies collectives de la région s’élève à environ 71 000 tonnes de bois par an. En prenant en compte les chaufferies dont la réalisation est engagée (en construction ou en phase d’appel d’offres), elle atteindra 155 000 tonnes/an d’ici 2014-2015.

Secteur industriel
Une chaufferie industrielle est aujourd’hui en fonctionnement en Picardie (papèterie EVERBAL). Trois installations retenues dans le cadre des appels d’offres CRE2 (cogénération bois) et BCIAT 5fonds chaleur) devraient être mises en service en 2013-2014. La consommation de ces quatre chaufferies s’élèvera alors à 435 000 t/an. Un autre projet BCIAT est actuellement à l’étude.

À l’horizon 2050, l’objectif du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) est d’atteindre une consommation de bois-énergie (tous usages confondus) de 1 800 000 tonnes par an (soit 450 000 tep/an).

Les chaufferies dans les secteurs collectif/tertiaire et industriel

Secteur collectif/tertiaire et entreprises (hors BCIAT/CRE)
Début 2013, on recense 48 chaufferies au bois déchiqueté en fonctionnement dans le secteur collectif/tertiaire en Picardie, représentant une puissance installée de 53 MW bois et une consommation de 71 000 tonnes de bois par an. Par ailleurs, une dizaine d’installations supplémentaires, en cours de construction ou en phase d’appel d’offres, seront mises en service d’ici 2014-2015, dont notamment les réseaux de chaleur d’Amiens sud, du quartier Étouvie à Amiens, de Château-Thierry, de Péronne, de Pont-Sainte-Maxence, de Saint-Quentin, de Tupigny ou de Roisel. D’ici 2 à 3 ans, ce sont ainsi près de 155 000 tonnes de bois par an qui seront consommées dans le parc de chaufferies collectives picardes. On recense également plusieurs chaufferies collectives aux granulés de bois en fonctionnement ou en construction en Picardie.

Bilan des chaufferies collectives et tertiaires en fonctionnement ou en cours de réalisation en Picardie en janvier 2013 - Cliquer pour agrandir

Secteur industriel

Plusieurs projets de chaufferies biomasse de forte puissance, parfois associées à de la production d’électricité, sont en fonctionnement ou en cours de réalisation dans le secteur industriel en Picardie.
La papèterie EVERBAL à Evergnicourt dans L’Aisne, qui avait mis en place en 2009 une chaufferie bois de 5 MW pour assurer ses besoins de process (séchage de la pâte à papier), a été retenue dans le cadre du BCIAT 2012 pour installer une seconde chaufferie de 3 MW qui lui permettra de couvrir 100 % de ses besoins à partir de bois. L’installation consommera environ 24 000 tonnes de bois par an dès la mise en place de la seconde chaufferie.

Projets de chaufferies industrielles à bois en Picardie en janvier 2013 - Cliquer pour agrandir

Trois installations sont en cours de construction :

  • La chaufferie de l’usine de production de purée déshydratée SITPA à Rosières-en-Santerre dans la Somme, dont la mise en service aura lieu début 2013 (50 000 t/an).
  • 2 unités de cogénération biomasse, qui produiront à la fois de l’électricité (injectée sur le réseau) et de la chaleur pour les usines d’Ajinomoto à Nesle (230 000 t/an) et Bonduelle à Estrées-Mons (135 000 t/an). Leur mise en service est prévue pour 2013 pour le premier et 2014 pour le second.

Perspectives de développement

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Le chauffage domestique à la bûche reste l’usage prépondérant (environ 900 000 t/an) et devrait rester relativement stable dans les années à venir, l’augmentation du nombre de foyers équipés étant compensée par une baisse relative ds consommation par unité,  du fait de l’amélioration des rendements des appareils de chauffage.

Le chauffage automatique dans le secteur collectif/tertiaire a connu un très fort développement ces dernières années. La consommation de bois déchiqueté, inférieure à 3 000 t/an jusqu’en 2007, devrait atteindre plus de 150 000 t/an d’ici 2015. La plupart des grandes villes de la Région (Amiens, Abbeville, Beauvais, Creil, Laon, Soissons, Saint-Quentin…) ont d’ores et déjà mis en place un ou plusieurs réseaux de chaleur au bois de moyenne ou forte puissance. Le potentiel de développement se situe donc aujourd’hui de plus en plus dans les villes de taille moyenne et en milieu rural. Les démarches engagées par les territoires (Pays, Communautés de Communes, Syndicats d’énergie…) sur la thématique énergie/climat devraient ainsi amener de nouvelles installations bois-énergie à sortir de terre dans les années à venir.

Dans le secteur industriel, 4 installations issues d’appels d’offres nationaux mobiliseront d’ici 2014 de l’ordre de 440 000 t/an, dont 335 000 t/an pour les 2 installations de cogénération. Au vu du contexte (absence de nouvel appel d’offres de la CRE, complexité de l’élaboration des plans d’approvisionnement, difficultés liées au financement des projets…), le développement de nouvelles installations de cogénération biomasse semble peu probable. En revanche, la poursuite des appels à projets BCIAT de l’ADEME devrait continuer à susciter le développement de projets de production de chaleur à partir de biomasse dans l’industrie.

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