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Produire du bioéthanol avec la partie non comestible des cultures alimentaires

Les graines de caroube contenues dans la cosse sont transformées en farine ou en gomme. Le bioéthanol peut être produit à partir des coproduits issus de cette transformation., photo Osvaldo Gago

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La consommation européenne de biocarburant a augmenté, entre 2010 et 2011, de 3%. D’ici à 2020, tous les carburants en Europe devront contenir au moins 20% de bioéthanol. Cependant, le Portugal ne dispose d’aucun dispositif de production de bioéthanol industriel et vise à développer des projets de Recherche et Développement sur ce thème, afin de pouvoir en limiter l’importation.

Lors de la transformation de la caroube en produit à haute valeur ajoutée, les coproduits ne sont pas valorisés et souvent traités en tant que déchets. Maria Emilia Costa est coordinatrice du projet de recherche « Alfaetilico – Bioénergie de 2ème génération ». Ce projet consiste à produire un biocarburant, à partir de pulpe de caroube issue des industries de transformation.

Un biocarburant est un carburant produit à partir de matériaux organiques non fossiles, provenant de la biomasse. Un biocarburant de seconde génération est produit à partir de la partie non comestible des végétaux (paille, bois, déchets végétaux) contrairement aux biocarburants de première génération produits à partir de produits alimentaires. Ainsi, cette technique vise à impacter de manière réduite sur la production agricole des denrées alimentaires.

L’Université d’Algarve, par l’intermédiaire de son centre de recherche marine et environnementale, a mis au point une technique visant à valoriser les sucres des coproduits de la pulpe de caroube. Ces sucres subissent une fermentation pour la production de bioéthanol et de CO2. La fermentation alcoolique est réalisée par la levure Saccharomyces Cerevisiae, isolée par l’équipe de chercheurs. Cette levure présente une tolérance et une résistance à l’éthanol très importante ainsi qu’un rendement théorique intéressant. Pour 1 g de pulpe de caroube mis en oeuvre dans un fermenteur, avec la levure Saccharomyces Cerevisiae, le rendement théorique exprimé est de 0,51g de bioéthanol. De plus, à titre d’exemple, la production de 50 litres de bioéthanol induit une production d’environ 15 litres de CO2.

Toutes les manipulations et essais ont été menés dans les fermenteurs du Laboratoire d’Ingénierie et de Biotechnologie environnementale de l’Université d’Algarve. L’objectif est de mettre au point une procédure de production viable, dans la perspective d’une production semi-industrielle. La pulpe de caroube s’est révélée être une matière première appropriée, en raison de sa richesse en sucre, premier substrat des levures pour la production du bioéthanol. De plus, cette matière première semble adaptée à une bioraffinerie, en raison de son taux de rendement compétitif et de sa productivité élevée, lors du processus de production de bioéthanol.

Le projet a été financé par le projet QREN/PO Algarve 21, l’Université d’Algarve et les industries de transformation de caroube de l’Algarve.

Une des principales sources des gaz à effet de serre causant le réchauffement climatique est la combustion des carburants. On considère que la production d’un litre de pétrole équivaut à trois litres de biocarburant, en terme de rejet de gaz à effet de serre, en tenant compte du travail humain, de la consommation de carburant pour les engins motorisés et de l’utilisation des produits pour la production agricole. D’après un sondage de 2007, réalisé par l’UICN, et la Banque Mondiale, les biocarburants de seconde génération sont au 7ème rang des technologies pouvant réduire les gaz à effet de serre.

Origine : BE Portugal numéro 58 (22/04/2013) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com