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Les énergies renouvelables compétitives pour le chauffage

Chaufferie communale au bois de Breteuil-sur-Noye, 2 MW

Alors que la facture de chauffage augmente un peu plus chaque hiver, la chaleur issue des réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables apparaît aujourd’hui comme l’une des solutions les plus compétitives ! L’association AMORCE dresse un nouveau bilan à l’occasion de la parution de son enquête annuelle sur la comparaison des coûts du chauffage en France.

Un écart significatif pour les familles

Selon l’étude d’AMORCE 2012, au delà de la simple facture énergétique, le coût global du chauffage[1]  qui inclut non seulement la facture d’énergie mais aussi les équipements de chauffage et leur entretien, diffère fortement selon les modes de chauffage : 1023 € en moyenne par an et par logement moyen pour les réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables et de récupération[2], mais 1284 € pour le chauffage individuel électrique, 1345 € pour le chauffage individuel au gaz et même 1591 € pour le chauffage collectif au fioul.

Pourtant, sur les 291 000 logements construits en 2010, 58 % sont équipés d’un chauffage électrique, contre 38 % pour le gaz naturel et seulement 3 % pour les réseaux de chaleur[3], qui sont pourtant la solution la moins onéreuse pour les consommateurs !

« La force commerciale du gaz et de l’électricité en France ainsi que la méthode de calcul de la réglementation thermique des bâtiments de 2005, très défavorable aux réseaux de chaleur, expliquent ce constat saisissant ! Mais les choses sont (enfin) en train d’évoluer !» souligne Serge NOCODIE, Vice-Président d’AMORCE et élu à la ville de Grenoble.

Les réseaux de chaleur : solution la plus économique dans la construction neuve

Depuis le 1er janvier, la nouvelle réglementation thermique en vigueur[4] prend désormais en compte les avantages environnementaux des réseaux de chaleur faiblement émetteurs de CO2. Réseaux de chaleur et bâtiments basse consommation font donc très bon ménage !

Le nombre de logements neufs raccordés à ces éco-réseaux[5] devrait augmenter significativement dans les années à venir : le raccordement à un éco-réseau facilite en effet l’obtention des labels de haute performance énergétique et apporte souvent une économie sur la construction des logements très intéressante pour les promoteurs immobiliers.

Des énergies locales pour déconnecter la facture de chauffage des marchés mondiaux

En 2011 la France affichait un déficit de plus de 60 milliards d’Euros sur son approvisionnement en énergie en raison de l’importation de la plupart de ses ressources énergétiques (Fioul, Gaz, Uranium, Charbon), et ce gouffre va se creuser davantage si nous ne changeons pas de modèle énergétique.

Le recours aux énergies locales (bois, géothermie, valorisation des ordures ménagères, récupération de chaleur industrielle, biogaz, solaire, etc.) pour chauffer nos bâtiments permet de maîtriser l’évolution du coût du chauffage sur le long terme. Il apporte de plus un développement d’activité économique locale que les énergies centralisées ne permettent pas.

Seule contrainte : ces énergies nécessitent souvent de forts investissements au départ pour les chaufferies et les canalisations. Mais les villes qui ont développé de tels réseaux disposent aujourd’hui d’un outil à même de préserver les habitants des fortes hausses du prix des énergies.

« Les réseaux de chaleur permettent de mutualiser les coûts d’investissement et ainsi d’accéder à des gisements d’énergies qui ne pourraient pas être exploités par des systèmes individuels. Le développement des réseaux de chaleur est une réponse aux objectifs énergétiques de 2020 mais aussi une solution à la lutte contre la précarité énergétique.» rappelle Gilles Vincent, Président d’AMORCE.

Notes

  • [1] Coût Global du Chauffage : cette méthode de calcul prend en compte tous les coûts liés au chauffage : abonnement et consommation d’énergie (qui correspondent à la facture énergétique) mais aussi entretien et amortissement des installations.
  • [2] EnRR : énergies renouvelables ou de récupération. Par exemple : bois, géothermie, valorisation des ordures ménagères, récupération de chaleur industrielle, biogaz, solaire, etc
  • [3] Source : Catalogue Energie Climat 2012 de l’ADEME : les chiffres et faits à retenir
  • [4] RT 2012 : réglementation thermique 2012
  • [5] Eco-réseau : réseau de chaleur alimenté à plus de 50% par des énergies renouvelables ou de récupération