Lien de bannissement

Longue vie au Fonds chaleur renouvelable

Editorial du magazine Bioénergie International n°24 de mars 2013

La chaufferie Candia de Cambrai, 6 MW, a bénéficié du Fonds Chaleur, photo Frédéric Douard

La France est aujourd’hui le premier marché européen pour la vente de chaudières et autres appareils de chauffage à bois, que ce soit pour son secteur domestique, industriel ou collectif. Si tout cela est bien sûr lié au fait que ce pays ait le plus gros potentiel de biomasse de l’Union européenne et que parallèlement il ait le potentiel de marché intérieur à même de consommer cette biomasse, cela ne suffit pas.

Dans des périodes de transition comme aujourd’hui, il faut savoir donner le coup de pouce qui engendre des bénéfices pour les décennies suivantes, et en cela, la France a su se doter au moment opportun d’outils puissants et efficaces : le crédit d’impôt pour le secteur domestique depuis 2005 et le Fonds chaleur renouvelable pour le gros collectif et l’industrie depuis 2009.
Si le crédit d’impôt n’a paradoxalement pas encore d’impact significatif sur la remontée de la consommation de bois-énergie en France, après 15 ans de baisse ininterrompue, une bonne part des appareils nouveaux et efficaces remplaçant pour l’instant des appareils vétustes et gourmands, il en est tout autrement du Fonds chaleur renouvelable qui créé réellement des consommations nouvelles, à hauteur de plus de 1 25 000 tep supplémentaires par an de bois-énergie.

Notons également que les règles d’attribution de ce Fonds imposent des contraintes très constructives. En matière d’émissions atmosphériques, à défaut de réglementations contraignantes à la hauteur de la question des particules fines, elles imposent des taux d’émissions à hauteur de 50 à 1 3,3 mg/Nm3 à 1 1 % d’O2 selon les puissances, des valeurs prédisant les niveaux d’efficacité réglementaires que tout le secteur devra atteindre dans les années à venir. Concernant l’origine du bois, elles imposent une part importante de plaquettes forestières locales, seul moyen de favoriser l’emploi local et la vraie création de richesse non-délocalisable, et non pas une spéculation sur des déchets ou des biomasses qui seraient venues d’on ne sait où et avec on ne sait quel impact socio-écologique dans leur pays d’origine, comme cela s’observe dans certaines autres filières ou dans certains autres pays de l’Union.

Bravo donc pour la mise en place de ce dispositif. Or, celui-ci doit prendre fin cette année, et attirons dès à présent l’attention du gouvernement sur le fait que l’éventuelle non-poursuite à moyen terme de ce plan, le temps que la filière soit suffisamment bien positionnée économiquement par rapport aux combustibles fossiles et puisse voguer seule, reviendrait à faire une croix sur 25% des objectifs du Grenelle de l’environnement en matière d’énergies renouvelables et de la part correspondante française du Paquet-énergie européen à 2020.

Frédéric Douard, rédacteur en chef

Editorial du magazine Bioénergie International n°24 de mars 2013.


1 réponse
  1. 7 février 2014

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