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Les belles perspectives pour le chauffage domestique au bois en France

La mode est au chauffage à bois, il se vend en France plus de 450 000 chaudières, inserts ou poêles à bois chaque année ! Certes les ventes se sont effritées ces dernières années, mais elles ont rebondi en 2011. En bref l’engouement pour ce genre de chauffage ne se dément pas…une étude du cabinet Xerfi.

Le chauffage au bois plébiscité par les Français
Encore méconnu il y a une dizaine d’années, le chauffage au bois a su s’imposer dans les salons des Français. Signe du dynamisme du marché, les ventes de poêles, inserts et chaudières ont relativement bien résisté à la crise par comparaison avec les pompes à chaleur et panneaux photovoltaïques. Il faut dire que les acteurs ont fait de nombreux efforts au niveau du design et de la technologie pour améliorer l’image « vieillotte » des cheminées. Dans le même temps, la profession a été dopée par plusieurs facteurs structurels : l’engouement des ménages pour l’aménagement et la décoration de leur habitat, le retour inflationniste des prix des énergies fossiles traditionnelles de chauffage (fioul et gaz), etc. Mais c’est bien la mise en place d’un crédit d’impôt pour l’acquisition d’appareils de chauffage domestique au bois qui a permis à la filière de se hisser aujourd’hui au rang de première source d’énergie renouvelable en France.

Le marché risque de broyer du noir à court terme
À court terme, le secteur est sous la menace de la diminution des aides publiques aux énergies renouvelables. Avec les engagements pris dans tous les pays d’Europe de réduire leur déficit public, la suppression du crédit d’impôt développement durable en 2013 est plus que probable. Une telle décision serait un véritable séisme pour la profession et mettrait à mal les plus petites structures qui n’ont pas atteint une taille critique et investi en R&D. Toutefois, des relais de croissance existent à moyen terme. L’étude a notamment relevé que les fabricants se déploient progressivement sur le neuf avec la montée en puissance de la nouvelle réglementation thermique (RT 2012). De nouveaux produits, à l’instar des poêles étanches et des poêles hydro, sont ainsi mis sur le marché. Ces équipements, qui répondent aux exigences des bâtiments basse consommation, sont notamment plébiscités par les architectes et les ménages.

La fabrication de combustibles-bois en pleine ébullition
Outre les équipementiers tels que BrisachInvicta ou Supra, le secteur draine plusieurs industries annexes à l’image de la fonderie et des fabricants d’accessoires. À ce titre, le groupe Poujoulat est un des leaders européens des conduits de cheminées. Quand à la fourniture de combustibles, elle se structure peu à peu pour répondre à la demande croissante de pellets, granulés, etc. Plusieurs investissements ont été consentis ces derniers mois. Cogra a par exemple choisi de s’introduire en bourse en novembre 2011 pour financer la construction d’une nouvelle usine de production de granulés de bois en Lozère. Quant à Poujoulat, il a adopté une stratégie de diversification en amont de la filière en inaugurant sa première usine de séchage de bûches de bois en octobre 2011.

Une concurrence exacerbée par l’arrivée d’opérateurs étrangers
Par ailleurs, la place des fabricants étrangers sur le marché français des appareils de chauffage au bois ne cesse de croître. Alors qu’ils représentaient moins de 15% en 2009, leur part de marché avoisinait les 30% en 2011. Cette tendance, aussi observée dans les autres énergies vertes, s’explique par plusieurs facteurs :

  • l’attrait d’un marché français dynamisé par une réglementation favorable qui représente un nouveau débouché, entre autres pour des acteurs d’Europe du Nord à l’image du Norvégien Jøtul qui est confronté à un marché domestique mature ;
  • l’avance technologique, en particulier dans le segment des poêles à bois, et une image de marque positive qui leur permettent de proposer des équipements à des prix plus abordables et gagner la confiance des grossistes et installateurs.

Dans ce contexte de concurrence exacerbée, les équipementiers français actionnent plusieurs leviers afin de gagner de nouveaux clients. Brisach joue ainsi la carte de la proximité en investissant dans son réseau de distribution. L’enseigne, qui compte aujourd’hui 140 magasins, ambitionne d’atteindre 200 points de vente d’ici 2014.

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