La Suisse a injecté 500 millions de CHF dans ses achats de bois-énergie en 2010
En 2010, les 22 800 personnes engagées dans les entreprises suisses de la branche transversale des «Energies renouvelables» (branche ENR) ont créé une valeur brute de 4,8 milliards de francs. La Suisse se situe ainsi dans le peloton de tête en comparaison européenne. Les exportations de biens et de services ont atteint un volume de 3,2 milliards de francs. Les taux de croissance annuels attendus pour 2020 varient, suivant le scénario, entre +1,6% (scénario: poursuite de la politique actuelle) et +2,9% (scénario: paquet de mesures Stratégie énergétique 2050), des valeurs bien supérieures aux prévisions de croissance macroéconomiques. Ce résultat ressort d’une étude réalisée sur mandat de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).
Cette étude sur l’importance économique des énergies renouvelables pour la Suisse (Rapport à télécharger ci-dessous) a établi le rôle économique des énergies renouvelables en Suisse, notamment leur contribution au produit intérieur brut (PIB), à l’emploi et aux exportations. En plus du rôle direct pour l’économie, l’étude fait aussi état des effets indirects induits par la branche dans d’autres entreprises.
Création de valeur brute et emploi
En 2010, la création de valeur brute directe dans la branche ENR suisse s’est située autour de 4,8 milliards de francs, une prestation fournie par 22 800 personnes employées à plein temps. La part de la branche équivaut donc à 0,9% du PIB de la Suisse et à 0,6% des emplois à l’échelle nationale. Si l’on tient compte des sous-traitants en amont, quelque 1,5% du PIB et 1,2% des personnes employées sont associés aux énergies renouvelables. En termes de pourcentage d’emplois, la Suisse figure ainsi dans le peloton de tête des pays européens.
Dépenses et exportations
Les dépenses totales consenties par la Suisse en 2010 pour la construction et l’exploitation d’installations d’énergies renouvelables se sont chiffrées à 7,3 milliards de francs, répartis comme suit: 3 milliards pour la construction ou le remplacement d’installations, 3,8 milliards pour l’exploitation des installations, notamment des centrales hydrauliques, et 0,5 milliard pour le bois des chauffages à bois.
Sur le total de ces 7,3 milliards de francs, 2,5 milliards sont imputés aux exploitants des installations comme création de valeur directe. Les autres 4,8 milliards correspondent à des biens et services en rapport avec la construction et l’exploitation des installations, dont la majeure partie (3,1 milliards de francs) fournie par la branche ENR suisse. S’y ajoutent les prestations anticipées d’autres secteurs de notre économie telles que les services des banques et des assurances à hauteur de 0,6 milliard de francs. Le reste (1,1 milliard) couvre les importations de l’étranger, par exemple les éoliennes et une grande partie des modules solaires utilisés en Suisse. Inversement, les entreprises ENR suisses ont exporté des produits et des services pour un montant de 3,2 milliards de francs.
Développement futur selon deux scénarios
Le développement futur de la branche ENR dépend aussi bien du développement des marchés intérieur et international que des décisions de politique énergétique prises à l’échelon national et mondial. Les prédictions concernant le développement des énergies renouvelables et leur rôle économique sont donc sujet à incertitudes: les deux scénarios de référence de l’étude ne peuvent dégager que des évolutions potentielles.
Les deux scénarios se fondent, pour les développements en Suisse, sur les perspectives énergétiques 2050 de l’OFEN (état: septembre 2012) et, pour les tendances dans le monde, sur le World Energy Outlook de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Le scénario de base (poursuite de la politique actuelle) se réfère aux mesures de politique énergétique qui ont déjà été décidées et mises en vigueur. Le scénario d’extension se réfère, quant à lui, au paquet de mesures de la Stratégie énergétique 2050. Indiquant les effets bruts, les résultats des modélisations ne doivent pas être compris comme les effets nets d’un encouragement des énergies renouvelables. L’étude a, par ailleurs, tenu compte de l’impact négatif généré par l’exclusion de certaines énergies conventionnelles ainsi que des effets macroéconomiques et d’innovation.
Selon le scénario d’extension, la création de valeur augmentera d’ici à 2020 à 6,4 milliards de francs ou 1,1% du PIB, les emplois à 29 000 postes à plein-temps ou 0,7% du total des emplois. Les taux de croissance annuels se situent autour de 2,9% pour la création de valeur et de 2,5% pour l’emploi. Si l’on inclut les effets indirects, la création de valeur brute liée aux énergies renouvelables augmente à 10,6 milliards de francs (1,8% du PIB) et l’emploi à 57 000 postes à plein-temps.
Dans le scénario de base qui repose sur des hypothèses conservatrices concernant le développement des énergies renouvelables, la croissance se révèle moins forte. La création de valeur augmente à 5,7 milliards de francs ou 1% du PIB, l’emploi à 25 500 postes à plein- temps ou 0,6% du total des emplois. Si l’on inclut les effets indirects, la création de valeur brute avoisine les 9,3 milliards de francs (1,6% du PIB) et l’emploi les 50 000 postes à plein-temps.
>> Télécharger l’étude sur le site de l’Office Fédéral de l’Energie (En allemand et français dans le même document)
Source : Office fédéral de l’énergie