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Biométhanisation en Wallonie, un peu d’ambition que diable !

Un article de Gaëlle Warnant pour le Fédération Inter-Environnement Wallonie

Installation de méthanisation de déchets de chicons à Nivelles, photo Frédéric Douard

Parent pauvre parmi les énergies renouvelables ? Bientôt à l’origine d’une ruée vers « l’or vert » en Wallonie ? La biométhanisation, encore assez discrète dans le paysage énergétique wallon actuel, pourrait bien se développer davantage dans les années à venir. Limites et perspectives…

Le biogaz est un vecteur énergétique très intéressant puisqu’il peut être utilisé pour produire de la chaleur et/ou de l’électricité (cogénération). Il peut également être valorisé sous forme de carburant ou directement injecté dans le réseau de gaz à condition d’atteindre un niveau d’épuration élevé.
Le digestat a quant à lui la particularité de contenir l’azote de substrat mais sous une forme minérale (NH4+) et non plus organique. Il contient également encore une grande partie du carbone non digéré par les micro-organismes. Le digestat conserve donc une charge structurante pour la formation d’humus dans le sol. Ce résidu à valeur d’engrais est par ailleurs débarrassé des mauvaises odeurs et contient moins d’agents pathogènes que les effluents bruts.

Quant aux matières entrantes, elles peuvent être de natures diverses : fractions fermentescible des ordures ménagères (FFOM), tontes et déchets de jardins (non ligneux), résidus de culture, effluents d’élevage, sous-produits des agro-industries…Si tous ces substrats sont méthanisables, tous n’ont pas le même potentiel méthanogène. Il s’agit donc de trouver un équilibre pour le bon fonctionnement du digesteur et un rendement en méthane optimal (les graisses ont un bon potentiel méthanogène comparativement aux effluents d’élevage mais ceux-ci ont un pouvoir tampon et contiennent les bactéries nécessaires à la fermentation).

On le voit la biométhanisation offre plus d’un avantage : production d’énergie renouvelable et souplesse de ce vecteur énergétique, production d’un engrais de valeur agronomique, valorisation de biodéchets…De plus, comparativement à une situation où les effluents sont simplement entreposés, la valorisation du méthane contribue à réduire les gaz à effet de serre pour peu que celle-ci s’inscrive dans un cycle du carbone fermé.

La biométhanisation ne repose pas sur un procédé inédit et ne dépend pas de technologies encore peu matures. Dès lors, on peut s’interroger sur le faible développement de cette technologie en Wallonie.

En effet, comparativement à d’autres pays européens, la biométhanisation a peine à décoller en Wallonie. Si la première unité de biométhanisation agricole à vu le jour dans les cantons de l’Est en 1999, à ce jour, il existe chez nous :

  • 4 unités industrielles
  • 1 unité de traitement de la FFOM à Tenneville
  • 8 unités en exploitations agricoles

Du point de vue énergétique, cela représente une puissance installée de plus de 12MWé. pour une production annuelle de 128 000 MWh électrique ( 3600 ménages) et 160 000 MW thermique ( 5000 ménages). Une dizaine de projets seraient à différents stades de concrétisation. A cette production, il faut aussi ajouter la récupération de biogaz issu des décharges (CET) et des boues de station d’épuration (STEP).

Bien tout cela, mais on peut certainement mieux faire quand on voit comment la filière s’est développée chez nos voisins.

La Flandre s’est dotée d’un cadre établissant un contexte législatif et financier plus favorable à cette filière, notamment par l’instauration d’un mécanisme de soutien à la chaleur verte et d’un prix minimum garanti des certificats verts de 90€ (contre 65€ en Wallonie). Fin 2010, la Flandre comptait 36 unités de biométhanisation pour une puissance installée de 61,7 MW …

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