Du biodiesel à partir de viscères de poissons
Un article Green & Vert du 7 décembre 2012
Au Brésil, un projet, fruit d’un partenariat entre le pétrolier national Petrobras et le Ministère de la Pêche, va transformer des restes de poisson en biocarburant.
Plus gros producteur national de Tilápia (aussi appelé Saint-Pierre), l’Etat du Ceará va atteindre les 30 000 tonnes de poisson produit en 2012, soit une croissance de 10% par rapport à 2011. Un motif de satisfaction ? Pas vraiment si l’on considère les 3 000 tonnes de viscères qui sont rejetées dans les sols. En plus de la mauvaise odeur, elles contaminent la nappe phréatique. Mais cet aspect polluant de la production de Tilápia devrait bientôt prendre fin, grâce à un projet visant à transformer ces rebuts en combustible propre.
Petrobras Biocombustibles et le Ministère de la Pêche ont signé un accord visant à intensifier les études d’extraction d’huile de pêche à partir des viscères. L’idée est d’intégrer le sous-produit du poisson à l’ensemble des produits que le pays transforme en biodiesel. La technologie transformant le poisson en combustible a déjà commencé à être testée. Dans le Nord Est du pays, la Fondation Nutec finalise la création d’une machine capable de traiter la matière-première résiduelle du poisson et d’en extraire l’huile.
Un projet économique et environnemental
Les créateurs du projet espèrent atteindre 3 objectifs. “Le premier, à caractère environnemental, est d’en finir avec la pollution des barrages et des fleuves due au rejet des viscères de poissons. Le second est de générer des revenus supplémentaires aux coopératives de pêcheurs. Et le troisième est de fabriquer un carburant « propre », énumère le président de Nutec, Lindberg Gonçalves. La matière-première servant de base au projet ne manque pas. Si les objectifs fixés par le Plan Safra du Ministère de la Pêche et de l’Agriculture sont atteints, le pays produira 2 millions de tonnes de poisson par an d’ici fin 2014. Ils permettront ainsi de produire annuellement 210 millions de litres de biodiesel à base d’huile de poisson.
Après avoir terminé le développement logistique et scientifique du projet, la dernière étape sera de convaincre les pêcheurs et les éleveurs que, s’ils continuent à jeter les restes du poisson, non seulement ils dégraderont l’environnement mais ils perdront aussi de l’argent.
Source : Green & Vert le 7 décembre 2012